L'Afrique du Sud a protesté contre un article d'opinion d'une romancière japonaise qui a salué le fait de faire vivre à part les personnes en fonction de leur origine comme un modèle pour la politique d'immigration du Japon. Pretoria l'a accusée de glorifier le système de l'apartheid.
Ayako Sono, qui fut un temps conseillère du gouvernement du premier ministre Shinzo Abe, a jugé dans son article que le Japon avait besoin de travailleurs immigrés pour aider notamment à apporter des soins à la population vieillissante de l'archipel. Mais, a-t-elle ajouté, pour la bonne harmonie de la société, ces travailleurs devraient "vivre à part", comme cela se faisait en Afrique du Sud sous l'apartheid.
Dans une lettre de protestation, l'ambassadeur d'Afrique du Sud au Japon a souligné que l'apartheid relevait du "crime contre l'humanité". Il a ajouté qu'une telle politique "ne devait pas être justifiée au XXIe siècle", selon les termes rapportés par le journal "Sankei". Tous les pays doivent lutter contre la discrimination "fondée sur la couleur de la peau ou d'autres critères".
Vives réactions
L'article de Mme Sono avait suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains jugeant "choquant que le "Sankei" ait osé publier de tels propos".
Interrogé à ce sujet, le secrétaire général du gouvernement a déclaré que le gouvernement "devait s'abstenir de tout commentaire sur les opinions personnelles d'un particulier". Il a précisé que "l'égalité pour tous était au Japon garantie par la loi".
L'intéressée, elle, s'est défendue en affirmant qu'elle ne proposait pas l'apartheid en tant que régime, mais qu'elle constatait seulement, au vu de son expérience personnelle, "qu'il était difficile pour les personnes ayant des modes de vie différents de vivre ensemble".