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Une dizaine de jihadistes en Suisse

Le service de renseignement pourrait être mieux armé pour prévenir la menace sécuritaire. Un projet de loi sera mis en consultation au milieu de l'année. La surveillance préventive des réseaux de radicalisation et de recrutement islamistes reste un défi.

08 mai 2012, 12:42
Une dizaine de départs depuis la Suisse vers des camps de jihadistes ont été constatés et il existe de premiers indices non confirmés de retour.

Le ministre de la défense Ueli Maurer, venu ce mardi présenter le rapport annuel du service de renseignement, s'est refusé à donner des détails. Le dossier est actuellement en consultation interne. Il  reste à déterminer jusqu'où aller et dans quelles conditions.

Une piste pourrait passer par une instance de contrôle. Le sujet reste délicat. Et lié à l'actualité, a rappelé le conseiller fédéral  Ueli Maurer: après un attentat la pression est plus forte.

En 2007, le Conseil fédéral a voulu autoriser les agents fédéraux  à surveiller des communications (courrier, téléphone, courriel),  observer des faits dans des lieux privés, si nécessaire en  installant des micros, ou perquisitionner secrètement des systèmes  informatiques. Malgré les garde-fous prévus, le Parlement lui a  retourné sa copie.

A cela est venu s'ajouter le scandale des milliers de données collectées abusivement par les services secrets. Le dossier devrait  être clos d'ici la fin de l'année, selon Ueli Maurer. De 114'000 cas  pendants, il n'y en a plus que 16'000. Deux tiers des données ont  été effacées.

D'après le ministre de la défense, la nouvelle loi visera d'abord  la «sécurité des citoyens». Dans l'avant-propos du rapport, il  affirme qu'il est possible de concilier gain en efficacité et  protection des droits fondamentaux.

Jihadistes

Le document reprend la formation au jihadisme comme thème sensible. Selon le directeur du service de renseignement Markus Seiler, une dizaine de départs depuis la Suisse vers des camps ont été constatés et il existe de premiers indices non confirmés de retour.

La surveillance préventive des réseaux de radicalisation et de  recrutement islamistes reste un défi, note-t-il. Les services  secrets ne peuvent pas procéder à des écoutes téléphoniques ni  surveiller des locaux privés.

En attendant, le rapport annuel trace les perspectives sécuritaires pour la Suisse. Il n'y a pas de risque direct et  dominant, selon Markus Seiler. La menace s'internationalise et Internet  joue un rôle toujours plus important.

Avec le printemps arabe, la Suisse doit s'attendre à une  migration constante et assez forte. Des risques pour les citoyens et  les ambassades helvétiques dans les pays concernés ne sont pas à  écarter. Dans d'autres domaines, comme l'approvisionnement en  énergie, les conséquences sont jugées assez faibles. Plus que le  pétrole, c'est le gaz (qui vient de Russie) qui pourrait poser  problème.

Extrémistes

Rayon terrorisme, la Suisse n'est toujours pas une cible  prioritaire. Mais les enlèvements restent un risque pour les  touristes helvétiques. La disposition à la violence des extrémistes  suisses est jugée plus faible qu'à l'étranger (tuerie en Norvège,  attentats d'anarchistes italiens à la lettre piégée, cellule  néonazie en Allemagne).

Ni l'extrême droite ni l'extrême gauche ne mettent l'Etat en  danger, selon Ueli Maurer. A noter que le service de renseignement  ne peut surveiller des mouvements politiques. Pour qu'il  intervienne, il faut qu'il y ait un rapport concret à la violence.  Mais il y a toujours une zone grise, a reconnu le conseiller fédéral.

Cyberattaques

La prolifération d'armes présente quant à elle de multiples  risques. La haute technologie helvétique suscite les envies. La  Suisse peut être utilisée pour contourner des difficultés d'acquérir  des composants sensibles dans l'UE. Dans certains cas, des sanctions  contre des entreprises suisses pourraient faire mal à toute  l'économie. Certaines délocalisations peuvent saper le efforts de  l'Etat.

Enfin, la Suisse n'est pas à l'abri des espions, qu'ils  s'attaquent à ses institutions, à son économie, aux organismes  internationaux ou aux étrangers vivant sur territoire helvétique. Le  problème majeur restera la menace des cyberattaques.

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