Un nouveau scrutin régional qui s'annonce difficile pour Angela Merkel

La chancelière allemande Angela Merkel affronte dimanche une élection régionale difficile dans un bastion traditionnel de la gauche, la Rhénanie du Nord-Westphalie.

11 mai 2012, 11:33
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Le parti de la chancelière, la CDU, et plus généralement coalition fédérale libérale-conservatrice, a déjà essuyé un revers dimanche dernier au Schleswig-Holstein. Un désaveux qui intervient après une année électorale 2011 noire, marquée par la descente aux enfers du parti libéral FDP.

Pour cette troisième élection régionale en huit semaines, le Parti social-démocrate (SPD, opposition fédérale) fait figure de favorite.

Tous les sondages montrent que le SPD devrait arriver en tête avec environ 38% des intentions de vote. Cet Etat régional est le plus peuplé d'Allemagne avec 18 millions d'habitants et des villes importantes comme Cologne et Düsseldorf.

Coalition probable

Poumon industriel qui abrite le siège de neuf entreprises cotées au DAX, l'indice vedette de la bourse de Francfort, la "NRW" est un fief historique de la social-démocratie qui y fut souveraine pendant 40 ans, jusqu'en 2005. Dimanche soir, le SPD devrait pouvoir garder l'Etat, mais en coalition avec un ou plusieurs partenaires.

Les conservateurs de la CDU, le parti d'Angela Merkel, culminent à environ 30%. Ils sont emmenés par le ministre fédéral de l'Environnement, Norbert Röttgen. Les Verts sont crédités de 11% des intentions de votes, selon des sondages.

Le FDP, en pleine déroute depuis 18 mois, devrait tout de même parvenir à dépasser la barre des 5% de voix nécessaires pour entrer au Parlement régional.

"Impact limité"

Les regards se tourneront également vers le jeune mouvement contestataire, le Parti des Pirates. Ce trouble-fête du jeu politique est entré dans trois parlements régionaux en neuf mois.

Quel que soit le résultat de dimanche, il aura "un impact limité" pour la chancelière, juge Volker Kronenberg, directeur de l'Institut de sciences politiques de Bonn. "Au niveau national, le pouvoir du SPD est faible, et celui de la CDU est stable", renchérit Nils Diederich, analyste politique de l'Université libre de Berlin.

Angela Merkel est toujours populaire. Les Allemands lui sont gré de prôner l'austérité budgétaire pour soigner la zone euro mal en point. Selon un sondage pour l'hebdomadaire "Stern", 59% d'entre eux refusent des mesures pour soutenir la croissance qui se traduiraient par de nouvelles dettes.