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Un Etat à l'origine d'un virus dédié au cyberespionnage

"The Mask" ou "Careto", un logiciel d'espionnage particulièrement virulent ayant touché 31 pays serait d'origine étatique.

11 févr. 2014, 06:09
Eugene Kaspersky (à gauche) ici avec Dmitry Medvedev, président et fondateur de l'entreprise éponyme ayant débusqué le virus.

Des experts en sécurité informatique ont annoncé lundi avoir découvert un virus dédié au cyberespionnage qui aurait frappé gouvernements et entreprises de 31 pays et serait sponsorisé par un Etat. Le logiciel malveillant est connu sous le nom de "The Mask" ou "Careto".

Le virus a été utilisé au moins depuis 2007 et est particulièrement complexe, affirment les chercheurs de l'entreprise de sécurité Kaspersky Lab. Certaines versions sont capables d'infecter des téléphones portables et tablettes, y compris ceux qui disposent des systèmes d'exploitation d'Apple ou Google.

Les experts ajoutent que les concepteurs du virus, qui semblent parler espagnol, pourraient avoir eu recours à ce logiciel malveillant pour voler des documents sensibles comme des clés d'encodage.

Une infection potentiellement catastrophique

Les principales cibles sont apparemment des gouvernements et missions diplomatiques, des entreprises du secteur énergétique, des organismes de recherche, des sociétés de capitaux privées ou encore des militants politiques, selon un document de Kaspersky.

"Pour les victimes, une infection par Careto peut être catastrophique", assure l'entreprise de sécurité dans un communiqué.

"Careto intercepte tous les canaux de communication et recueille les informations les plus essentielles de l'appareil de la victime. Le détecter est extrêmement difficile en raison des capacités de discrétion de ce logiciel furtif, de ses fonctionnalités intégrées et de ses modules additionnels de cyberespionnage", explique-t-elle.

Des concepteurs hautement qualifiés

Une fois qu'un appareil est infecté, les pirates informatiques peuvent intercepter différentes données comme le trafic Internet, les frappes sur le clavier, les conversations via Skype, et voler les informations des appareils connectés.

Le virus était actif jusqu'au mois dernier, lorsque ses serveurs de commande ont été arrêtés durant l'enquête de Kaspersky, indiquent les chercheurs. "Nous avons plusieurs raisons de croire qu'il s'agit d'une campagne sponsorisée par un Etat", souligne un expert de Kaspersky, Costin Raiu.

Selon lui, les concepteurs du virus sont très qualifiés et ont jusqu'à présent été en mesure de rester cachés. "Un tel degré de sécurité opérationnelle n'est pas normal pour des groupes cybercriminels", note-t-il.

"Et le fait que les pirates de Careto semblent parler espagnol est peut-être l'aspect le plus étrange" dans cette affaire, ajoute Kaspersky.

"Alors que la plupart des attaques (informatiques) connues de nos jours sont remplies de commentaires en chinois, les langues comme l'allemand, le français ou l'espagnol sont très rares".

Selon l'enquête, 380 victimes issues de 31 pays ont été victimes du virus, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et la Chine.

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