Petro Porochenko s'est dit prêt mercredi à "introduire la loi martiale sur tout le territoire ukrainien" en cas d'échec du sommet de paix de Minsk. Le président ukrainien a annoncé que Kiev et les Européens parleront "d'une seule voix" dans la capitale bélarusse.
"Tout dépendra du résultat du sommet: soit nous arrivons à arrêter l'agresseur par la voie diplomatique, soit ce sera un tout autre régime. Moi-même, le gouvernement et le Parlement sommes prêts à introduire la loi martiale sur tout le territoire ukrainien (...) en cas d'escalade du conflit", a-t-il déclaré lors d'une réunion du Conseil des ministres, quelques heures avant de retrouver à Minsk les dirigeants russe, allemand et français.
C'est la première fois que le gouvernement ukrainien évoque la possibilité d'introduire la loi martiale pour tout le pays. Celle-ci autorise l'instauration d'un couvre-feu, la censure, des limitations de la liberté de circulation ou l'interdiction d'ONG ou de partis politiques "dont l'activité menace la souveraineté du pays".
Les autorités pro-occidentales ont été jusqu'à présent réticentes à utiliser cette option, qui pourrait provoquer l'arrêt des crédits ou d'investissements étrangers cruciaux pour l'Ukraine, y compris de la part du Fonds monétaire international, alors que le pays risque le défaut de paiement.
Deux options
"Nous sommes pour la paix mais s'il le faut, nous allons casser la gueule (à l'ennemi). Si nous devons défendre notre terre, nous allons le faire. Malheureusement, nous devons être prêts pour ces deux options", a lancé le président ukrainien.
M. Porochenko a également affirmé que Kiev, le président français François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel parleraient "d'une seule voix" à Minsk pour réclamer un cessez-le-feu inconditionnel.
Parallèlement, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a estimé que le sommet de Minsk sera "un tournant, pour le meilleur ou pour le pire".