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Ukraine: les violences reprennent à Odessa, Didier Burkhalter ira à Moscou mercredi

Les violences ont repris cet après-midi à Odessa, quand une foule de manifestants pro-Kremlin ont attaqué un bâtiment de la police afin leurs camarades arrêtés vendredi. De son côté, Didier Burkhalter se rendra mercredi à Moscou pour tenter d'apaiser les tensions.

04 mai 2014, 20:19
Des affrontements entre pro-Russses et policiers ukrainiens ont repris cet après-midi à Odessa.

Le président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Didier Burkhalter, se rendra mercredi 7 mai à Moscou, a annoncé dimanche le Kremlin. Il s'agit de tenter de faire baisser la tension dans la crise ukrainienne,

Didier Burkhalter, qui assure la présidence tournante de l'OSCE, "effectuera une visite à Moscou le 7 mai dans le cadre d'efforts internationaux pour faire baisser la tension en Ukraine", a indiqué le Kremlin dans un communiqué publié à l'issue d'un entretien téléphonique de Vladimir Poutine avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Interrogé par l'ats, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) confirme que Didier Burkhalter rencontrera le président Vladimir Poutine "pour discuter de la situation en Ukraine et des moyens diplomatiques à mettre en oeuvre pour stopper l'escalade de la violence."

"L’OSCE est convaincue qu’il faut relancer les efforts en vue de la concrétisation de l’accord de Genève", poursuit le DFAE, précisant que "les contacts à haut niveau s’inscrivent dans cette perspective, la rencontre avec Vladimir Poutine étant un élément de cette stratégie."

"Les Russes n'abandonneront pas les leurs !", criaient les militants qui ont forcé la grille du bâtiment et brisé des fenêtres. D'autres scandaient "Russie, Russie !" et "Nous ne pardonnerons pas !".

La police a précisé qu'une trentaine de militants détenus depuis vendredi avaient été relâchés à la suite de cette attaque. Des manifestants ont offert à plusieurs policiers, qui les ont acceptés sous les acclamations de la foule, les rubans de Saint-Georges, rayés de noir et d'orange, devenus le symbole des militants prorusses.

Dans la matinée, le Premier ministre Iatseniouk avait accusé la Russie d'être derrière les affrontements de vendredi. Ils ont provoqué la mort d'au moins 42 personnes, dont 37 militants prorusses piégés dans l'incendie criminel de la Maison des syndicats où ils s'étaient réfugiés.

Rejet des accusations de Moscou

Le chef du gouvernement s'en est également pris aux policiers de la ville, laissant entendre qu'ils étaient plus intéressés par les pots-de-vin que par le maintien de l'ordre. S'ils avaient fait leur travail, a-t-il dit, "ces organisations terroristes auraient échoué". Il a annoncé de prochains limogeages au sein des forces de sécurité d'Odessa.

Arseni Iatseniouk a rejeté les accusations de Moscou selon lesquelles le gouvernement de Kiev a provoqué le bain de sang en tentant d'occuper militairement une série de villes sous le contrôle des séparatistes dans l'Est. "Le processus de dialogue avait commencé, mais il a été étouffé par le bruit des tirs des fusils automatiques de fabrication russe", a lancé Iatseniouk.

Axe routier coupé

Dans l'est du pays, où l'armée ukrainienne a lancé une offensive contre les militants prorusses, une journaliste a fait état de coups de feu dimanche matin sur la route reliant Kharkiv à Izioum, où les forces de Kiev ont pris un point de contrôle des séparatistes.

Et l'armée ukrainienne a coupé dimanche le principal axe routier vers la ville de Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes dans l'est de l'Ukraine, ont constaté des journalistes. "La ville est totalement encerclée", a confirmé Stella Khorocheva, porte-parole des séparatistes.

Observateurs de l'OSCE libérés

La libération samedi des observateurs de l'OSCE retenus en l'Ukraine a été saluée par Didier Burkhalter. Le président de l'Organisation a dit être prêt à faire usage de "contacts haut placés" pour faire appliquer l'accord de Genève alors que Russes et Occidentaux continuent de s'accuser de la dégradation de la situation.

Les sept inspecteurs militaires de l'OSCE - quatre Allemands, un Danois, un Tchèque, un Polonais - sont arrivés samedi soir à Berlin en provenance de Kiev.

"Invités" et "prisonniers"

Ils étaient notamment attendus par la ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen, ainsi que par ses homologues tchèque et danois Martin Stropnicky et Nick Haekkerup.

Les observateurs et leurs accompagnateurs ukrainiens sont restés huit jours prisonniers des rebelles séparatistes pro-russes de Slaviansk, qui les ont présentés comme des "prisonniers de guerre" ou des "invités", rejetant le terme d'"otages".

"Sans conditions"

Ils semblent devoir leur libération à l'émissaire russe Vladimir Loukine, qui a justifié son intervention par des "motifs humanitaires". L'opération "s'est faite sans conditions", a précisé Didier Burkhalter samedi dans l'émission Forum de la Radio Télévision Suisse (RTS).

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