(ats reu afp) Le président ukrainien Petro Porochenko a proclamé vendredi l'entrée en vigueur immédiate d'une trêve unilatérale d'une semaine, jusqu'au 27 juin. Cette annonce est assortie d'une sévère mise en garde aux séparatistes pro-russes.
"Mais cela ne signifie pas que nous ne répliquerons pas dans l'éventualité d'une agression", a précisé Porochenko, cité par le site internet de la présidence. "Nous ferons tout pour défendre notre Etat", a-t-il poursuivi lors d'une visite au centre de commandement de "l'opération antiterroriste" des forces gouvernementales dans l'est du pays.
D'après l'agence de presse Interfax, il a même prévenu que si les rebelles ne déposaient pas les armes d'ici la fin de cette trêve, "ils devraient être éliminés".
Le cessez-le-feu, qui devait entrer en application à 22h00, est la première étape du plan de paix préparé par le nouveau président ukrainien.
Un ultimatum plutôt qu'une offre
A Moscou, le Kremlin a rapidement réagi en indiquant qu'il examinerait de près ce plan, mais a aussi estimé que le cessez-le-feu n'était pas une offre de paix, mais un ultimatum.
"Ce n'est pas une invitation à la paix et à des négociations mais un ultimatum adressé aux milices du sud-est de l'Ukraine pour qu'elles déposent les armes", a réagi la présidence russe dans un communiqué. "Il manque pour l'heure un élément majeur: une proposition pour engager des négociations."
La Russie affirme également qu'un de ses postes-frontières a essuyé des tirs de mortier "délibérés ou accidentels" et a réclamé des explications et des excuses de la part des autorités ukrainiennes.
A Donetsk, épicentre de la contestation pro-russe, une porte-parole de l'autoproclamée "République populaire de Donetsk" a refusé de commenter le cessez-le-feu ordonné par Porochenko. "A quel genre de réaction vous attendez-vous ? Vous aurez notre réaction lorsque l'armée ukrainienne se retirera", a-t-elle expliqué.
Plan en 14 points
Aux yeux du nouveau président ukrainien, investi au début du mois, la proclamation de cette trêve est la première étape de son plan de paix. Cette initiative qui prévoit aussi la création d'un couloir protégé permettant l'évacuation vers la Russie des rebelles et des volontaires russes présents dans l'est de l'Ukraine, à condition qu'ils déposent les armes.
Ce document inclut des volets économiques, politiques, et sécuritaires. Il évoque notamment "des garanties pour la sécurité des participants aux discussions", l'amnistie "pour ceux qui ont déposé les armes et n'ont pas commis de crime grave", et la libération des otages.
Phase de conviction
Petro Porochenko tente de convaincre ses alliés, comme ses adversaires, d'adhérer à son plan de paix. Il a lui-même exhorté son homologue russe Vladimir Poutine à le soutenir lors d'un entretien téléphonique jeudi soir.
Son ministre des Affaires étrangères présentera ce projet lundi aux ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, quatre jours avant la signature d'un accord d'association entre l'Ukraine et l'UE.