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Typhon Bopha: près de 500 morts et des centaines de disparus aux Philippines

Le typhon Bopha a provoqué la mort de près de 500 personnes dans le sud des Philippines.

06 déc. 2012, 14:27
Relatives cross a river to bury their loved one, who died in a flash flood caused by Typhoon Bopha, Thursday, Dec. 6, 2012, in New Bataan township, Compostela Valley in southern Philippines.  The powerful typhoon that washed away emergency shelters, a military camp and possibly entire families in the southern Philippines has killed hundreds of people with nearly 400 missing, authorities said Thursday. (AP Photo/Bullit Marquez)

Le typhon qui a dévasté le sud des Philippines risque d'être l'un des plus meurtriers de ces dernières années dans l'archipel. Les autorités ont fait état jeudi de quelque 500 morts et près de 400 disparus, alors que 250'000 personnes étaient à la rue.

Bopha, le plus puissant typhon observé en 2012 aux Philippines avec des vents dépassant 200 km à l'heure, a traversé dans la nuit de mardi à mercredi l'île méridionale de Mindanao. La tempête a balayé et noyé sous des trombes d'eau une bande de terre large de 700 km.

Les secours avaient récupéré au moins 477 cadavres jeudi: 258 sur la côte est et 191 près des localités de New Bataan et Monkayo, une région de petites mines d'or clandestines, dans les montagnes, exposée aux glissements de terrain, a indiqué le général chargé de diriger les secours, Ariel Bernardo.

Le Bureau de la sécurité civile à Manille a précisé que 19 autres personnes avaient été tuées ailleurs à Mindanao et neuf sur d'autres îles.

Pas de limites pour les recherches

La priorité du gouvernement jeudi était de rechercher les 380 personnes disparues et de construire des abris temporaires pour les 250'000 habitants privés de toit, ont indiqué les responsables des secours.

"Il n'y aura pas de limite dans le temps. Cela prendra le temps que ça prendra", a déclaré le chef de la sécurité civile Benito Ramos aux journalistes, qui lui demandaient combien de temps dureraient les recherches.

Des rescapés fouillaient jeudi les décombres de leurs maisons pour tenter de récupérer ce qui pouvait l'être. D'autres recherchaient des proches disparus, examinant les corps recouverts de boue et alignés sur des bâches.

"Dans une semaine, je suis sûr que l'odeur de la mort forcera les survivants à fuir la ville", se désolait Francisco Macalipay, un soldat participant aux opérations de secours.

Crainte d'épidémies

Les housses mortuaires manquent cruellement. Avec l'humidité et la décomposition des corps, les autorités, fortement ralenties par l'impraticabilité des routes et l'effondrement des ponts, craignaient l'apparition d'épidémies.

Le gouvernement a demandé l'aide de l'Organisation internationale des migrations, basée en Suisse, pour la construction d'abris provisoires destinés aux rescapés, a indiqué la ministre aux Affaires sociales Corazon Soliman.

La présidence des Philippines a envoyé des navires chargés de nourriture et d'équipements d'urgence pour 150'000 personnes de la côte est de Mindanao, où trois villes restaient coupées du monde.

Souvent des migrants pauvres

La plupart des victimes du typhon sur Mindanao étaient des migrants très pauvres, attirés dans des villes telles que New Bataan et Monkayo, dans les montagnes, pour travailler dans des petites mines d'or, dépourvues de toute sécurité. A elles seules, ces deux villes comptent la moitié des morts causés par Bopha, selon le Bureau de la sécurité civile.

Le gouvernement avait interdit la construction de logements sur plusieurs de ces sites, jugés trop dangereux. Mais les autorités locales continuent d'émettre des permis de creuser et se sont avérées incapables de mettre fin à l'expansion des communautés, a déploré à la télévision le secrétaire à l'Environnement Ramon Paje.

Plantations détruites

Le typhon a également détruit le quart des plantations de bananes des Philippines, troisième exportateur mondial de ce fruit, selon l'association des planteurs et des exportateurs de bananes. Les inondations pourraient également propager la maladie de Panama, portée par un champignon qui s'attaque aux racines de l'arbre et le tue, craignent des responsables du secteur.

Les Philippines subissent une vingtaine de tempêtes ou typhons majeurs chaque année, survenant pour la plupart pendant la saison des pluies entre juin et octobre. Bopha est le 16e cette année. En 2011, 29 typhons avaient causé la mort de 1500 personnes, dont 1200 à Mindanao après le passage de la tempête tropicale Washi.

Par ailleurs, les rebelles du Parti communiste des Philippines ont proposé une trêve aux forces gouvernementales qui portent secours à Mindanao et a donné même l'ordre à la guérilla de leur prêter main forte. L'armée a décliné l'offre et a plutôt appelé les rebelles à abandonner la lutte armée.

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