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Turquie: les manifestants ne veulent pas quitter le parc Gezi à Istanbul

Malgré le dernier avertissement lancé jeudi par le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, les manifestants qui occupent le parc Gezi à Istanbul ont déclaré samedi vouloir poursuivre leur mouvement.

15 juin 2013, 11:04
Les manifestants du parc Gezi réclament notamment la libération de manifestants arrêtés par la police.

Les occupants du parc Gezi à Istanbul ont annoncé samedi la poursuite de leur mouvement. Ils ont pris cette décision malgré l'engagement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à soumettre au référendum le controversé projet d'aménagement de la place Taksim.

Les manifestants ont expliqué qu'ils poursuivraient leur sit-in en raison du refus des autorités de libérer les protestataires arrêtés par les forces de l'ordre. Ils protestent depuis deux semaines contre la destruction du parc prévue dans le cadre du réaménagement de la place.

La répression policière des premiers jours contre les opposants au projet a déclenché un mouvement de contestation sans précédent contre le gouvernement d'Erdogan et son Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir depuis 2002. Les manifestants accusent le Premier ministre de dérive autoritaire et de chercher à islamiser le pays.

Selon l'Association médicale turque, quatre personnes ont été tuées et quelque 5000 autres blessées depuis le début du mouvement. Des heurts parfois violents entre forces de l'ordre et manifestants ont eu lieu tandis que la protestation s'est étendue dans plusieurs villes du pays, dont Ankara et Izmir.

Requêtes non satisfaites

"Le gouvernement ignore nos demandes claires et légitimes depuis le début de la résistance. Il tente de nous diviser, de nous provoquer et de saper notre légitimité", a estimé Solidarité Taksim, qui coordonne le mouvement d'occupation, dans un communiqué.

"Aujourd'hui nous sommes bien plus forts, organisés et optimistes qu'il y a 18 jours", lorsqu'un petit groupe de militants écologistes avait commencé à camper dans le parc, a souligné Solidarité Taksim après une nuit de débats entre les occupants. Pour les manifestants, l'AKP "a perdu sa légitimité aux yeux de la presse nationale et internationale".

Des représentants du collectif ont rencontré Recep Tayyip Erdogan à Ankara jeudi soir. Solidarité Taksim a toutefois jugé que le gouvernement n'a pas répondu à ses demandes, y compris sur l'ouverture d'une enquête sur la mort de quatre personnes lors des manifestations.

La crise a mis en lumière la cohabitation de deux modèles: une Turquie conservatrice et majoritaire, des pauvres et des campagnes, et une Turquie laïque, urbaine, occidentalisée.

Meetings de l'AKP

Après avoir affiché une fermeté constante à l'égard des manifestants, Recep Tayyip Erdogan s'est engagé jeudi soir à suspendre le plan d'aménagement contesté du parc tant que la justice, saisie d'un recours, n'aura pas statué. Il a également promis d'organiser un référendum municipal sur la question.

S'exprimant sur son compte Twitter samedi, le président Abdullah Gül a quant à lui appelé les manifestants à quitter le parc Gezi et a prôné le dialogue.

"L'ouverture de la négociation et du dialogue est le signe d'une maturité démocratique", a estimé le chef de l'Etat. "Je crois que ce processus aura de bons résultats. A partir de maintenant, tout le monde doit rentrer chez soi."

Le parti AKP devait organiser samedi à Ankara et dimanche à Istanbul des meetings annonçant le coup d'envoi de la campagne pour les élections municipales de 2014. Ces rassemblements, qui selon le Premier ministre n'ont aucun lien avec le mouvement "Occupy Gezi", sont toutefois perçus comme une démonstration de force du gouvernement face aux manifestants.

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