Les violences dans le sud-est du pays ont coûté la vie ce week-end à au moins quatre militaires et un policier turcs ainsi qu'à trois combattants kurdes. Une "guerre contre le terrorisme" ensanglante la région depuis trois semaines.
Selon un bilan encore provisoire, plus de 40 militaires ont été tués depuis le 20 juillet dans des attaques attribuées au PKK. Les dernières en date ont été perpétrées dans la région de Karliova et de Semdinli, a annoncé l'armée turque. Le gouvernement a réitéré sa volonté de lutter "intensément" contre le PKK.
Les autorités ont par ailleurs décrété le couvre-feu dans le district de Varto, dans la province de Mus (région de l'Anatolie orientale). Une décision prise après d'intenses combats nocturnes entre l'armée et les rebelles kurdes, suite à la destruction d'un pont au moyen de bulldozers, a précisé l'agence de presse Anatolie, proche du gouvernement.
Après l'attentat-suicide de Suruç (sud), attribué au groupe extrémiste de l'Etat islamique (EI), dans lequel 33 personnes proches de la cause kurde ont été tuées, la Turquie a déclenché le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme". La presse locale estime qu'au moins 200 insurgés ont été tués en trois semaines.
Cessez-le-feu rompu
Si l'objectif affiché est de lutter à la fois contre le PKK et les djihadistes de l'EI, dans les faits les bombardements de l'aviation turque se concentrent essentiellement sur les positions des rebelles kurdes en Irak. En réponse, le PKK a rompu unilatéralement un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2013, et repris les armes.
Les combats contre le PKK vont se poursuivre "intensément", a prévenu samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, s'exprimant dans la province de Rize, sur les bords de la Mer Noire.
Nombreuses arrestations
Outre les raids aériens, la Turquie multiplie les coups de filet contre des membres présumés de l'EI et du PKK : au moins 84 personnes ont été arrêtées dans plusieurs provinces dont celles d'Istanbul, de Mardin et de Gaziantep (sud-est), ainsi que de Van (est), a annoncé samedi l'agence de presse proche du gouvernement Anatolie.
Un grand nombre d'explosifs, de Kalachnikov et de lance-roquettes ont été saisis au cours de ces opérations, a ajouté Anatolie. Selon le journal Hürriyet, qui cite des sources officielles, 30 gilets munis d'explosifs, dont certains prêts à l'emploi, ont été retrouvés chez des membres présumés de l'EI.
Au total, plus de 2500 personnes soupçonnées d'être des membres du PKK, de l'EI ou d'un groupe marxiste (DHKP-C) ont été arrêtées. Plus de 600 d'entre elles sont actuellement détenues, selon une source gouvernementale.