Les Etats-Unis ont épinglé la Chine, la Russie et l'Ouzbékistan concernant la traite des êtres humains: les trois pays sont tombés au plus bas d'une classification dressée par le département d'Etat américain, alors qu'ils s'étaient engagés à lutter plus efficacement contre ce fléau. Moscou a fait part jeudi de son "indignation" et Pékin a dénoncé "l'arbitraire" de ce rapport gouvernemental.
Washington, qui entend éradiquer le "Mal" que représente l'esclavage moderne, pourrait s'appuyer sur ce document pour décider unilatéralement de sanctionner la Russie et la Chine. Les Etats-Unis estiment qu'il reste 27 millions de personnes réduites à l'esclavage dans le monde.
"En ce qui concerne la possibilité de prendre des sanctions unilatérales contre la Russie (...), le fait même de soulever cette question provoque l'indignation", s'est insurgé le ministère russe des Affaires étrangères. Le rapport dénonce notamment des cas de "salaires non payés, d'agressions physiques et de conditions de vie extrêmement mauvaises" en Russie.
"Malheureusement, au lieu de mener une étude profonde et objective sur la traite d'êtres humains, y compris sur le territoire des Etats-Unis, les auteurs du rapport utilisent à nouveau une méthodologie inacceptable. Les gouvernements sont classés en fonction de la sympathie politique ou de l'antipathie du département d'Etat américain", critique Moscou.
Jugements unilatéraux et arbitraires
Pékin a choisi une ligne de défense similaire, en demandant aux Etats-Unis de "cesser d'émettre des jugements unilatéraux et arbitraires" à son endroit. "Nous croyons que la partie américaine devrait adopter une vue objective et impartiale à l'égard des efforts de la Chine et cesser d'émettre des jugements unilatéraux et arbitraires", a déclaré la porte-parole de la diplomatie chinoise.
Dans le cas de Pékin, bête noire de Washington sur les droits de l'Homme, le rapport met en lumière "une traite importante parmi la population migrante à l'intérieur de la Chine". Il pointe également du doigt la poursuite du "travail forcé, notamment dans des fours à briques, mines de charbon et usines".
Mme Hua a préféré insister sur "les efforts solides" effectués par la Chine dans la lutte contre les trafics d'êtres humains et les "remarquables progrès" qu'aurait enregistrés le pays dans ce domaine.