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Toujours le blocage diplomatique sur la Syrie

Onze pays du G20 demandent une «réponse internationale forte» à propos de la Syrie. Les ministres des Affaires étrangères européens sont en réunion à Vilnius (Lituanie), tandis que Barack Obama a rencontré Vladimir Poutine en marge du G20.

06 sept. 2013, 18:08
Poutine et Obama tout sourires. C'était en début de congrès. Ils ne se sont pas échangé de regard durant la photo de famille.

Barack Obama et Vladimir Poutine se sont rencontrés en tête à tête vendredi en marge du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, sans pouvoir réduire leurs désaccords sur la Syrie. Malgré une atmosphère «très amicale» selon M. Poutine, le ton n'a pas baissé entre Moscou et Washington.

Le face-à-face a duré «entre vingt et trente minutes», a souligné le président russe lors de la conférence de presse de clôture du sommet. «La conversation a été constructive, significative, cordiale. Chacun est resté sur sa position, certes, mais nous avons lancé un dialogue», a-t-il dit.

«Nous avons essayé d'analyser nos positions respectives et évoqué des solutions éventuelles à cette crise syrienne», a relevé M. Poutine. Son homologue américain a également relevé que la discussion avait été «franche et constructive».

Moscou, soutien du régime de Bachar al-Assad, refuse l'idée d'une intervention militaire contre Damas, voulue par M. Obama en réaction à l'attaque chimique du 21 août dont il accuse le régime syrien.

Critiques

Aucune rencontre bilatérale n'avait été prévue entre les deux chefs d'Etat durant le sommet. M. Obama avait annulé pendant l'été une visite à Moscou qui devait se tenir juste avant le G20. Ce tête à tête n'a cependant pas marqué un réchauffement entre Moscou et Washington.

La traditionnelle photo de famille finale du G20 a été expédiée en quelques secondes. Séparés par l'Indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, Barack Obama et Vladimir Poutine se sont soigneusement ignorés. Et les Etats-Unis ont redoublé vendredi de critiques envers Moscou.

«Je pense que les Russes n'ont rien à apporter au débat aux Etats-Unis» sur la Syrie, a affirmé le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, devant la presse. Jeudi, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power avait accusé Moscou de prendre le Conseil de sécurité en «otage», verrouillant, avec la Chine, tout projet d'attaque.

La France attendra 

Vendredi, le ministère russe des Affaires étrangères a mis «en garde les autorités américaines et leurs alliés contre toute frappe sur des sites chimiques et les territoires avoisinants», soulignant le risque de rejets toxiques et celui d'un accès offert à ces stocks pour les «rebelles et terroristes».

Moscou a également continué de renforcer sa flotte près des côtes syriennes. Un nouveau navire de guerre va faire route après avoir embarqué une «cargaison spéciale» à Novorossiïsk (mer Noire), a indiqué une source militaire citée par l'agence Interfax. La Russie a dépêché dans la zone ces derniers jours plusieurs autres navires.

De son côté, la France joue la montre. Le président François Hollande a déclaré vendredi vouloir «attendre le rapport des inspecteurs de l'ONU» sur l'utilisation d'armes chimiques «comme nous attendrons le (vote du) Congrès» américain, a déclaré le président français à l'issue du sommet de Saint-Pétersbourg. 

Dans la matinée, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon avait tenté de sauver ce qui pouvait l'être de ce G20, en rencontrant précisément M. Hollande et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, tous deux favorables à une intervention, ainsi qu'Angela Merkel qui, elle, estime qu'il ne peut y avoir de solution que politique. En fin de journée, onze pays du G20 ont appelé à une «réponse internationale forte».

Rapport «décevant»

Selon des sources allemandes, la chancelière a demandé au numéro un de l'Onu de fournir «le plus vite possible» les résultats de l'enquête de ses inspecteurs sur l'attaque chimique du 21 août.

Mais le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé pour sa part qu'il y avait «un grand risque d'être déçu» par ce rapport car il ne répondra pas à la question sur les auteurs de l'attaque.

M. Fabius était en Lituanie pour un sommet des ministres des Affaires étrangères et de la Défense de l'UE vendredi et samedi visant à tenter de trouver une position commune sur la Syrie. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry doit les rejoindre samedi. 

Par ailleurs, au Liban, les autorités ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité autour des missions diplomatiques étrangères pour parer aux conséquences éventuelles d'une intervention militaire en Syrie. Les Etats-Unis ont déjà évacué le personnel non-essentiel à leur ambassade de Beyrouth et recommandé à leurs ressortissants d'éviter la Turquie.

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