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Télévision: le rival d'Angela Merkel jouera ses dernières cartes dimanche

La Chancelière allemande Angela Merkel sera opposée dimanche à son rival Peer Steinbrück au cours d'un duel télévisé. Il s'agit de l'ultime débat avant les élections, dans trois semaines.

30 août 2013, 07:47
A man on a bicycle passes election posters, showing the two top candidates for next German chancellor at a street in Duisburg, western Germany, Thursday, Aug. 29, 2013. Peer Steinbrueck of the Social Democratic Party, SPD, left, will challenge German chancellor Angela Merkel of the governing Christian Social Democrats, CDU, right. Germans will vote on Sept. 22, 2013. Slogan on the SPD poster reads "you have it in your hand" and on the CDU poster "Germany is strong. And should stay that way." (AP Photo/Martin Meissner)

A trois semaines des législatives allemandes, Angela Merkel et son rival Peer Steinbrück se livrent dimanche à leur unique duel télévisé. Il s'agit là d'une des dernières chances pour le social-démocrate de combler une partie de son retard.

Ancien ministre des Finances de Mme Merkel dans un gouvernement de "grande coalition" entre 2005 et 2009, M. Steinbrück, 66 ans, n'a jamais réussi à exister dans cette campagne, après un départ calamiteux marqué par une série de bourdes.

Il devrait tenter de déstabiliser la chancelière en profitant des thèmes polémiques qui viennent de faire irruption dans le débat allemand: la crise de l'euro et le projet d'intervention militaire en Syrie.

Les derniers sondages donnaient une avance grandissante à la très populaire Angela Merkel, 59 ans, qui a de bonnes chances de pouvoir reconduire sa coalition avec son petit allié libéral. Mais le parti social-démocrate (SPD) peut encore espérer obtenir assez de voix pour contraindre la chancelière à une nouvelle "grande coalition".

Selon une dernière étude parue jeudi, les conservateurs (la CDU et sa branche bavaroise CSU) étaient crédités de 41% des intentions de vote, loin devant les sociaux-démocrates(SPD), donnés à 26%. Le parti libéral avec lequel Mme Merkel espère continuer à diriger le pays, pointait à 6%, tandis que les Verts, alliés du SPD, étaient à 12%.

Une chance, mais pas trop d'illusions

Le duel de dimanche "est naturellement une chance pour M. Steinbrück", a expliqué le consultant en politique, Michael Spreng. Mais il prévient aussitôt: "Etant donnée l'avance de Mme Merkel, il est improbable qu'il change la donne".

Près de 30 points séparent M. Steinbrück de la chancelière dans les sondages de popularité. Depuis l'annonce de sa candidature à la chancellerie fin septembre 2011, il a même perdu du terrain par rapport à la personnalité politique préférée des Allemands.

Angela Merkel est plébiscitée notamment pour sa gestion de la crise de l'euro, dans un pays économiquement prospère en regard à nombre de ses voisins.

"Les deux candidats pourraient difficilement être plus différents: Mme Merkel est pragmatique, calme et très prudente; M. Steinbrück, plutôt agressif, ironique, très masculin", constate Ulrich von Alemann, politologue de l'Université de Düsseldorf.

Mais ce cinquième duel télévisé de l'histoire allemande ne devrait pas, selon lui, tourner à "la foire d'empoigne". "M. Steinbrück, surtout, se montrera prudent, tentera de ne pas paraître trop agressif", estime-t-il.

Le coût de la crise

Le candidat social-démocrate a d'ores et déjà fait savoir qu'il interrogerait la chancelière sur le coût de la crise de la zone euro pour le contribuable allemand, l'accusant d'avoir "distribué des somnifères" aux électeurs.

Mais il aura du mal à marquer beaucoup de points, car les sociaux-démocrates ont voté tous les plans d'aide aux pays en crise, avec la majorité de Mme Merkel.

M. Steinbrück devrait aussi insister sur les inégalités qui se sont renforcées ces dernières années entre riches et pauvres. "Le programme du SPD avec M. Steinbrück est certainement l'un des plus social-démocrate depuis Willy Brandt" (chancelier de 1969 à 1974), remarque Hajo Funke, de l'Université libre de Berlin.

Justice sociale au programme

Le parti a mis la justice sociale au coeur de son programme, en prônant un salaire minimum dans un pays qui en est dépourvu, en voulant soutenir les familles et encadrer la hausse des loyers.

Mais, relève M. Funke, le SPD n'a pas totalement "surmonté" le traumatisme que fut pour lui l'Agenda 2010, ces réformes de l'Etat providence lancées en 2003 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder.

Le duel télévisé, retransmis en direct à partir de 18h30 par cinq chaînes de télévision, devrait être plutôt bien suivi, dans une campagne très peu animée pour l'instant. Il y a quatre ans, près de 14 millions de personnes avaient regardé Mme Merkel et son vice-chancelier, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, échanger des gentillesses.

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