Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Syrie: nouvelle journée de violences après le divorce Washington-Moscou

Nouvelle journée de violences, mardi, en Syrie. Rebelles et forces du régime syrien se battent à Alep tandis qu'un attentat suicide a fait au moins 34 morts dans le nord-ouest du pays.

04 oct. 2016, 20:26
La ville d'Alep est le théâtre d'intenses combats de rue opposants les rebelles aux forces du régime syrien appuyées par des bombardements aériens.

La Syrie a connu mardi une nouvelle journée de violences au lendemain de l'annonce de la suspension des pourparlers entre Washington et Moscou. Alors que d'intenses combats de rues opposaient à Alep les rebelles aux forces du régime syrien, un attentat suicide a fait plus de trente morts dans le nord-ouest du pays.

Cette attaque, qui a été conduite lors d'un mariage dans un village kurde au nord de Hassaké, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), a indiqué le gouvernement local. Une centaine de personnes ont également été blessées lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser à l'intérieur d'une salle de fête.

Selon l'administration kurde locale, 34 personnes ont été tuées et environ 90 blessées, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Les mariés sont sains et saufs mais le père et le frère du marié ont péri dans l'attaque, a indiqué à l'AFP un membre de la famille. L'époux est issu d'une puissante famille très impliquée dans l'administration semi-autonome kurde dans le nord de la Syrie.

Recul des rebelles

Du côté d'Alep, les forces du régime syrien poursuivaient mardi leur progression face aux rebelles. Cela fait déjà plusieurs jours que les combattants progouvernementaux avancent dans Alep-Est, la partie de la grande ville du nord contrôlée par les opposants au président Bachar al-Assad.

 

Cette vaste offensive sur Alep a été lancée le 22 septembre, avec des bombardements massifs du régime et de son allié russe qui suscitent l'indignation de nombreux pays. Elle est l'une des raisons mises en avant par les Etats-Unis pour justifier leur décision annoncée lundi soir de suspendre les pourparlers engagés avec la Russie sur la Syrie.

Le secrétaire d'Etat John Kerry a enfoncé le clou mardi en accusant le régime syrien et la Russie d'avoir "rejeté la diplomatie pour la poursuite d'une victoire militaire en passant sur des corps brisés, des hôpitaux bombardés et les enfants traumatisés". Il a toutefois assuré que les Etats-Unis n'avaient "pas abandonné" la Syrie et pas renoncé à rechercher un plan de paix.

Moscou a déclaré regretter la décision de Washington. "Après avoir échoué à respecter les accords qu'ils ont eux-mêmes négociés", les Etats-Unis "tentent de faire porter la responsabilité (de l'échec) par un autre", a dénoncé la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. Plus tard, le Kremlin a dit espérer que "la sagesse politique" prévaudra à Washington.

L'OMS s'alarme

La décision de Washington a été annoncée après la destruction totale lundi du plus grand hôpital du secteur rebelle d'Alep dans un bombardement aérien. Les ONG et l'ONU s'alarment chaque jour davantage du sort des quelque 250'000 habitants d'Alep-Est, dont 100'000 enfants, confrontés aux pénuries, aux coupures d'eau et à la forte dégradation des conditions sanitaires.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il ne reste que six hôpitaux fonctionnant partiellement, dont un seul capable de traiter les grands blessés. Et moins d'une trentaine de médecins "tentent de répondre aux besoins" de la population en travaillant "24 heures sur 24", a précisé lundi une porte-parole, Fadela Chaib.

Réunion à cinq

Dans ce contexte, le chef de la Ligue arabe a appelé mardi à un "cessez-le-feu urgent" à Alep pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. "Ce qui se passe dans cette grande ville, c'est un carnage au sens propre du terme", a lancé Ahmed Aboul Gheit.

L'ONU estime pour sa part que ce désastre humanitaire demande de "nouvelles initiatives". Elle a invité mardi à Genève à faire des "propositions pour limiter l'utilisation du droit de veto" du Conseil de sécurité. "Le temps est venu pour un leadership fort et des actions" osées, dit le Haut Commissaire aux droits de l'homme Zeid Raad al-Hussein.

Une limitation du droit de veto permettrait de transférer la situation syrienne à la Cour pénale internationale (CPI). Une mesure "plus que justifiée étant donné l'impunité rampante et profondément choquante", estime M. Zeid.

Mercredi, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l'Italie se réuniront à Berlin pour tenter d'avancer sur une stratégie pour la Syrie. 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias