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Spectaculaires inondations au Mali: plus de 20 morts à Bamako

Des inondations dues à des pluies torrentielles ont tué plus de 20 personnes à Bamako, au Mali, entre mercredi et jeudi. Des milliers d'autres sont sans abri.

30 août 2013, 07:32
A young boy stands amidst the remains of his house, destroyed by flooding, in the Banconi neighborhood of Bamako, Mali, Thursday, Aug. 29, 2013. Scores of panicked relatives are crowding morgues in Mali's capital Thursday. A government statement read on state television confirmed 24 deaths after Wednesday's storm, though private newspapers were reporting more than 50 killed. (AP Photo/Emilie Regnier)

La capitale malienne, Bamako, était jeudi la proie de spectaculaires inondations dues à des pluies torrentielles tombées la veille. Plus de 20 personnes sont mortes et des milliers de personnes sont sans abri suite à la brusque montée des eaux.

Selon Alassane Bocoum, directeur national du Développement social au ministère de l'Action humanitaire, 23 corps identifiés. Il a ajouté que les autorités ont aussi enregistré des "milliers de sinistrés et une centaine de maisons" détruites par les eaux de pluie inhabituellement fortes.

Les services météorologiques du Mali ont annoncé avoir relevé 85 mm d'eau mercredi à leur station de référence de Sotuba, à Bamako, ville de plus de 2,5 millions d'habitants. Selon un spécialiste interrogé, la moyenne maximale tourne autour de 50 mm pour la saison des pluies.

Marécages habités

D'après M. Bocoum, des précipitations importantes ont été enregistrées dans des localités de l'intérieur du Mali mais sans causer de dégâts importants. Les zones touchées sont généralement situées dans de vieux quartiers marécageux où les habitations sont pour la plupart en banco (terre séchée) ou dans des lits de cours d'eau. Parmi elles, les quartiers de Banconi, Lafiabougou et Taliko.

Construite dans une cuvette entourée de collines, la ville de Bamako est située sur les rives du fleuve Niger et comprend de nombreuses zones marécageuses occupées à la faveur de l'urbanisation.

La télévision publique malienne ORTM a diffusé jeudi des images apocalyptiques de certains quartiers, avec des maisons éventrées, des biens éparpillés, des véhicules emportés par les eaux ou montrant des pompiers et habitants qui forment une chaîne et s'aident d'une corde pour secourir d'autres habitants piégés par les eaux.

Spéculation foncière en cause

Gaoussou Traoré, un habitant de Taliko, a raconté à l'AFP que les eaux de pluie ont envahi sa maison jusqu'à la hauteur des genoux. Il a mis en cause la spéculation foncière et des pratiques véreuses de certains responsables municipaux qui ont vendu des terrains constructibles jusque dans des lits de marigot.

Des sans-abri sont accueillis sur plusieurs sites, essentiellement des écoles qui ont été dotées de couvertures, nattes et moustiquaires entre autres matériels d'hébergement d'urgence par des municipalités, des services sociaux ou des organisations de secours dont la Croix-Rouge malienne, d'après des sources concordantes.

Condoléances françaises

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a présenté au nom de la France "ses condoléances attristées aux familles des victimes et à leurs proches". La France "exprime toute sa solidarité au peuple malien et se tient à la disposition des autorités maliennes pour leur prêter assistance si elles le souhaitent", a déclaré le ministre dans un communiqué diffusé dans la nuit de jeudi à vendredi.

Ces inondations surviennent alors que le Mali tente de sortir d'une crise politico-militaire de 18 mois marquée notamment par un coup d'Etat en mars 2012 et l'occupation du Nord par des groupes rebelles et jihadistes, chassés à partir de janvier 2013 les militaires français et africains. Les Maliens ont élu en août un nouveau président, Ibrahima Boubacar Keïta, qui doit prêter serment le 4 septembre.

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