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Snowden: l'Américain ne peut pas quitter Moscou, Obama calme le jeu

L'ex-consultant de la NSA Edward Snowden ne peut pas quitter la Russie, faute d'un passeport valable. Il est coincé depuis 5 jours à l'aéroport. Le président américain Barack Obama s'est efforcé de dédamatiser la situation

27 juin 2013, 18:57
Edward Snowden n'était pas dans l'avion qui devait le ramener à Cuba, puis en Equateur.

Le président américain Barack Obama s'est efforcé jeudi de calmer les tensions autour du sort de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden, toujours réfugié dans un aéroport de Moscou et que la Russie refuse de livrer aux Etats-Unis. Il a souligné qu'il n'avait pas l'intention de "manigancer et marchander" avec la Russie et la Chine.

Alors que le cas de cet ancien consultant informatique de l'Agence nationale de surveillance américaine (NSA), auteur de révélations fracassantes sur la surveillance américaine des communications aux Etats-Unis et à l'étranger, a tendu encore un peu plus les relations entre Washington d'une part et Moscou et Pékin d'autre part, Obama a tenté de dédramatiser la situation.

"Je ne vais pas envoyer des avions pour attraper un pirate informatique de 29 ans", a-t-il déclaré lors d'une visite à Dakar, faisant une petite erreur sur l'âge de Snowden qui a eu 30 ans la semaine dernière.

Les Etats-Unis n'ont pourtant cessé de réclamer l'arrestation et l'expulsion d'Edward Snowden depuis qu'il est arrivé à Moscou dimanche en provenance de Hong Kong, selon la version officielle russe. Washington a aussi menacé la Russie et la Chine de répercussions dans leurs relations avec Washington.

Pas de demande officielle

De son côté, une source russe proche du dossier a estimé que le cas du fugitif était "dans l'impasse". "Jusqu'à présent, Moscou n'a reçu aucune demande officielle (d'extradition, ndlr) des Etats-Unis. Il y a eu des contacts à un niveau non-officiel, par les canaux diplomatiques, pour demander de l'arrêter et de l'expulser." Mais "compte-tenu du fait que les relations bilatérales ne sont pas au beau fixe", Moscou a refusé d'y répondre, a-t-elle ajouté.

Snowden "a le droit de partir où il veut, dans n'importe quelle direction (...). Nous n'avons rien à lui reprocher du point de vue juridique", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov.

Sans passeport

Censé devoir rejoindre Cuba pour ensuite se rendre en Equateur, pays auquel il a demandé l'asile politique, Edward Snowden semblait toutefois jeudi devoir s'installer pour plus longtemps que prévu dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou. Il y est du reste demeuré invisible depuis son arrivée dimanche, selon les autorités russes.

Snowden, dont le passeport a été annulé par les Etats-Unis, "n'a pas de papiers valables. Pour cette raison, il ne peut aller ni à Cuba, ni où que ce soit", a affirmé jeudi une source proche du dossier, citée par l'agence publique Ria-Novosti.

Affirmation contredite jeudi par la chaîne de télévision hispanique Univision, basée aux Etats-Unis. Elle a publié sur son site la copie d'un document daté du 22 juin présenté comme un sauf-conduit émis par le consulat général de l'Equateur à Londres au nom de Snowden. Mais l'Equateur nie avoir fourni un quelconque laisser-passer au jeune Américain.

Quito renonce à l'accord douanier

L'Equateur, qui avait accordé en 2012 l'asile au fondateur de Wikileaks Julian Assange, a annoncé jeudi renoncer à son accord douanier avec les Etats-Unis qui lui valait des tarifs préférentiels, dénonçant cet accord comme un "instrument de chantage" au moment où Quito étudie la demande d'asile de l'informaticien.

L'informaticien américain, qui s'était réfugié à Hong Kong en mai avant de faire ses révélations, encourt 30 ans de prison dans son pays où il est inculpé d'"espionnage".

Berne veut des réponses

La Suisse, elle, tient toujours à obtenir des réponses claires à toutes ses questions sur les activités passées d'Edward Snowden comme agent de la CIA à Genève. A ce jour, la réponse américaine a été "très diplomatique", a déclaré jeudi le conseiller fédéral Didier Burkhalter. Et de déclarer vouloir poursuivre les discussions avec les Américains sur les questions en suspens.

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