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Sea-Watch: le ton monte entre Italie, France et Allemagne

Paris et Berlin ont fortement réagi à l'arrestation de Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch, accusée d'avoir accosté de force à Lampedusa pour débarquer des migrants qu'elle avait secourus.

30 juin 2019, 19:42
L'arrestation de Carola Rackete a aussi généré un vaste élan de solidarité en Europe, sous forme d'une collecte qui a dépassé la barre des 556'000 francs dimanche en début d'après-midi.

La ton monte entre l'Italie, la France et l'Allemagne après l'arrestation mouvementée par les autorités italiennes de la jeune capitaine du navire humanitaire Sea-Watch. Celle-ci est accusée d'avoir accosté de force à Lampedusa pour débarquer des migrants qu'elle avait secourus en Méditerranée.

"Ce n'était pas un acte de violence, seulement de désobéissance", explique dans une interview au Corriere della Sera de dimanche Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch, accusée d'avoir tenté une manoeuvre dangereuse contre la vedette des douanes italiennes qui voulait l'empêcher d'accoster.

 

 

"La situation était désespérée, mon objectif était seulement d'amener à terre des personnes épuisées et désespérées", a ajouté la jeune Allemande de 31 ans, qui dit avoir craint que des migrants se suicident en se jetant à l'eau alors qu'ils ne savent pas nager.

Risque de 10 ans de prison

Après son accostage de force, qui a obligé une vedette de la police à s'éloigner pour ne pas être écrasée contre le quai, Carola Rackete été arrêtée pour "résistance à un navire de guerre" et risque pour cela jusqu'à 10 ans de prison.

Le capitaine fait également l'objet d'une enquête pour aide à l'immigration clandestine et pour avoir forcé mercredi le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), en vertu d'un décret-loi entré en vigueur mi-juin pour lutter contre les navires d'ONG qu'il accuse d'être complices des passeurs.

Le bateau, que Sea-Watch avait racheté en 2017 à Médecins sans frontières, a été placé sous séquestre.

Critiques de Berlin et Paris..

Très critiques face à l'attitude de l'Italie dans cette affaire, Paris et Berlin ont durement réagi.

La France, qui a accepté d'accueillir 10 des 40 migrants du Sea-Watch, a jugé samedi, via son ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, que la politique italienne de fermeture des ports était contraire au droit maritime.

 

 

Tandis que le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a demandé une "clarification rapide" des accusations pesant contre Carola Rackete, estimant que "sauver des vies est une obligation humanitaire" et que le sauvetage en mer ne devait pas "être criminalisé".

..Salvini réplique

Sur le ton ironique dont il est coutumier, Matteo Salvini n'a pas tardé à répliquer. "Puisque que l'Elysée a déclaré que 'tous les ports étaient ouverts', nous indiquerons Marseille et la Corse (sud de la France) comme destinations", a-t-il déclaré dimanche.

Dans une énième banderille adressée à Paris depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, il avait martelé la veille que l'Italie ne prenait "pas de leçons de qui que ce soit et de la France en particulier".

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