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Salaire du président François Hollande et des ministres raboté de 30%

Le premier Conseil des ministres du quinquennat de François Hollande a adopté ce jeudi la réduction de 30% du salaire du président français et de ses ministres. Cette mesure, très symbolique en temps de crise, figurait dans le programme du candidat socialiste.

17 mai 2012, 18:57
Le Conseil des ministres et le président Hollande prennent la pause après leur première rencontre.

La présidence Hollande est entrée dans le vif de l'exécutif avec la tenue dans l'après-midi du premier Conseil  des ministres du gouvernement Ayrault, lors duquel a été adoptée la  baisse du salaire de ses membres. Quelques heures plus tôt, la  matinée a été rythmée par les passations de pouvoirs.

Nommés mercredi soir, les 17 hommes et 17 femmes de ce premier  gouvernement paritaire de la Ve République ont tenu leur premier  Conseil pendant environ 45 minutes.

Il a été l'occasion d'adopter la première mesure, celle de la  baisse de 30% du salaire du président et de ses ministres. A son  issue a eu lieu la traditionnelle photo de famille.

Consciencieux, les 34 ministres et ministres délégués étaient  arrivés entre 14h30 et 14h50, à la suite du premier ministre Jean- Marc Ayrault, posant, le sourire aux lèvres, pour les photographes  et cameramen.

Baptême du feu

A l'image de la benjamine Najat Vallaud-Belkacem, il s'agissait  du baptême du feu pour la plupart d'entre eux: cinq seulement  avaient une expérience en la matière (Laurent Fabius, Pierre  Moscovici, Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin, Marylise Lebranchu).  Inédit: c'était même le premier Conseil dont les deux têtes, MM.  Hollande et Ayrault, n'ont jamais été ministres.

Dès mercredi soir, M. Ayrault a assuré qu'il ne serait pas le  «collaborateur» de M. Hollande, terme utilisé par Nicolas Sarkozy  pour François Fillon en 2007, mais qu'il aurait «la responsabilité  de faire fonctionner l'Etat et d'animer l'équipe gouvernementale».

Les membres du gouvernement se verront imposer une «charte de  déontologie pour que les ministres, dans l'exercice de leur  fonction, ne mélangent pas les genres et qu'ils soient exemplaires»,  a-t-il expliqué.

M. Hollande achèvera sa première semaine à l'Elysée en partant  vendredi matin pour les Etats-Unis, où il doit passer quatre jours  afin d'assister au sommets du G8 et de l'OTAN, et rencontrer Barack  Obama.

Passations de pouvoir

La matinée a été rythmée par les passations de pouvoirs. Au  moment de succéder à Alain Juppé au Quai d'Orsay - comme lui énarque  et normalien -, le numéro deux du gouvernement Laurent Fabius -  l'homme du «non» au projet de Constitution de l'UE - s'est dit  «profondément Européen», mais en faveur d'une «Europe différente».

Succédant à Luc Châtel, le numéro trois Vincent Peillon  (Education) a souligné sa «responsabilité particulière»: faire de  l'école «une priorité».

Pierre Moscovici (Economie), relayant Valérie Pécresse et  François Baroin, a souligné que la dette publique était «un ennemi»  pour la France. Sous les yeux de Claude Guéant, Manuel Valls  (Intérieur) a promis qu'il n'y aurait «ni angélisme ni course aux  chiffres» en matière de sécurité, «ni stigmatisation de communautés».

Rue de Valois, la cérémonie a été le théâtre d'un éloge de  Frédéric Mitterrand à Aurélie Filippetti. «C'est un jour de chance  pour ce ministère car il va y avoir à partir de maintenant une  ministre dont l'empathie pour le monde de la culture est connue  depuis longtemps», a-t-il dit.

Test des législatives

Najat Vallaud-Belkacem a salué un «gouvernement du changement»  incarnant «le respect des engagements pris».

Alors que Jean-Marc Ayrault a prévenu mercredi que tout ministre  battu aux législatives ne resterait pas au gouvernement, la ministre  lyonnaise a annoncé en matinée qu'elle renonçait à sa candidature,  dans une circonscription qui s'annonçait des plus incertaines. Des  responsables UMP, dont Christian Jacob, ont dénoncé «un manque de  courage».

Martine Aubry, qui briguait Matignon et dont l'absence a été très  commentée, a assuré jeudi qu'elle serait «la première alliée» de  François Hollande.

«Imposture»

Avec 34 membres, dont sept ont moins de 40 ans, le gouvernement  est plus fourni que le précédent (31). Il sera probablement remanié  en fonction des résultats des législatives, le pire scénario, brandi  par la droite, étant celui d'un «troisième tour» amenant à une  cohabitation.

Jean-François Copé, patron de l'ex-parti présidentiel, a qualifié  d'»imposture» la baisse du salaire des ministres dans un  gouvernement comptant «14 membres de plus» que le premier  gouvernement Fillon.

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