Russie: sortie de prison pour 10 membres de Greenpeace

Le porte-parole de Greenpeace en Russie, Andreï Allakhverdov, ainsi que neuf autres membres d'équipage du navire de Greenpeace ont été libérés jeudi après le versement d'une caution de 2 millions de roubles.

21 nov. 2013, 16:16
In this Monday, Nov. 18, 2013 photo released by Greenpeace International and made available on Tuesday, Nov. 19, 2013, Greenpeace International activist Andrey Allakhverdov smiles from inside a barred enclosure during a court session in St. Petersburg, Russia. The Russian coast guard seized a Greenpeace ship on Sept. 18 and arrested everyone on board after a few of the environmental activists tried to scale an offshore drilling platform owned by Russian state energy giant Gazprom.  Allakhverdov was released on bail of 2 million rubles ($61,500). (AP Photo/Greenpeace International,  Igor Podgorny)

Dix membres de l'équipage du navire de Greenpeace arraisonné en septembre sont sortis de prison jeudi à Saint-Pétersbourg, après la libération la veille de la Brésilienne Ana Paula, a annoncé l'ONG sur son compte Twitter. Quant au Suisse Marco Weber, sa caution devait être payée dans la journée.

Les dix libérés ont pu quitter la prison après le versement de la caution de 2 millions de roubles (environ 50'000 francs) pour chacun. Parmi eux figure le porte-parole de Greenpeace en Russie, Andreï Allakhverdov.

"Ce n'est pas un point final, mais une virgule" pour l'instant, a déclaré Denis Siniakov, qui venait de retrouver son épouse, devant une foule de journalistes. Les 30 membres de l'équipage arrêtés en septembre après une action contre une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique ont été inculpés de piraterie et de hooliganisme.

Restrictions pour les étrangers?

Une première activiste, Ana Paula était déjà sortie de prison mercredi. La Brésilienne a dû fournir aux enquêteurs son adresse temporaire à Saint-Pétersbourg, avant d'être libérée, mais il n'était pas clair si elle pouvait quitter la Russie, a précisé un représentant de Greenpeace, Mikhaïl Kreïndline.

La même incertitude vaut pour le Suisse Marco Weber, dont la caution devait être versée jeudi par Greenpeace, a indiqué à l'ats Mathias Schlegel, porte-parole de l'ONG. Il devrait quitter la prison vraisemblablement vendredi.

Les citoyens russes ne se sont quant à eux pas vu interdire de quitter la ville. MM. Siniakov et Allakhverdov ont indiqué qu'ils rentreraient à Moscou mais qu'ils se rendraient régulièrement à Saint-Pétersbourg pour les audiences judiciaires. Les enquêteurs ont conservé leurs passeports leur permettant de quitter le pays.

Une seule détention prolongée

Jeudi, la justice russe a décidé de libérer sous caution six nouveaux militants, portant à 26 le nombre de ceux qui bénéficient de cette mesure. Jusqu'à présent, seul l'Australien Colin Russell a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février. L'ambassadeur australien en Russie, Paul Myler, a indiqué qu'il ferait appel.

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que même si les buts de Greenpeace étaient louables, "la fin ne justifiait pas les moyens". L'action de Greenpeace visait à dénoncer les risques de l'exploitation pétrolière dans l'Arctique, une zone aux écosystèmes particulièrement fragiles.