Le Parlement grec a approuvé la tenue le 5 juillet prochain d'un référendum pour ou contre les propositions de réformes réclamées par les créanciers d'Athènes en échange du déblocage de nouvelles liquidités. La Grèce risque cependant de connaître une tempête financière avant la date de la consultation.
Le référendum a été approuvé par 178 députés sur un total de 300 parlementaires. Le nombre de députés ayant voté contre le référendum s'est établi à 120 et deux députés n'ont pas pris part au vote, selon le décompte définitif annoncé par l'assemblée.
Les députés de la majorité gouvernementale de gauche radicale Syriza et leurs alliés de droite souverainiste Grecs indépendant (ANEL) ont voté pour le référendum, de même que les députés du parti neonazi Aube dorée. Conservateurs de la Nouvelle Démocratie et socialistes du Pasok ont voté contre, tout comme les communistes du KKE et le parti centriste Potami.
"Heure de vérité"
Dans le discours précédant le vote, le Premier ministre Alexis Tsipas s'était dit persuadé que "le peuple grec dira un grand non à l'ultimatum" des créanciers du pays lors de cette consultation.
"L'heure de vérité approche pour les créanciers, l'instant où ils vont s'apercevoir que la Grèce ne capitulera pas", a-t-il déclaré. "Je suis certain que le peuple grec se montrera à la hauteur des circonstances historiques et opposera un 'non' retentissant à cet ultimatum", a ajouté le chef de file du parti de gauche anti-austérité Syriza.
Echéance mardi
Tirant les conséquences de l'annonce surprise de ce référendum, les ministres des Finances de la zone euro ont pris acte samedi de la rupture unilatérale des négociations à l'initiative d'Athènes et refusé de prolonger l'actuel programme de renflouement. Celui-ci expire mardi, jour où la Grèce, à court de liquitidés, est censée rembourser 1,6 milliard d'euros au FMI.
Le tournant intervenu ce week-end, empêchant le déblocage d'une dernière tranche d'aide financière, ouvre donc la voie à un défaut grec dès mardi et risque d'enclencher un processus inédit de sortie d'un pays de l'union monétaire.