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Procès des Khmers rouges: démission d'un juge suisse

Le juge genevois Laurent Kasper-Ansermet a démissionné du tribunal pour les Khmers rouges.

20 mars 2012, 11:06
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L'ONU a exprimé son inquiétude mardi au lendemain de la démission d'un juge d'instruction suisse du tribunal pour les Khmers rouges, résultat d'un bras de fer avec le gouvernement du Cambodge. Laurent Kasper-Ansermet a annoncé sa démission, estimant ne pouvoir s'acquitter "librement" de sa tâche dans deux dossiers dont il a la charge.

"La situation (au tribunal) continue d'être très inquiétante et les Nations unies l'examinent de près", a indiqué le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

Le juge genevois avait été désigné en octobre après la démission de l'Allemand Siegfried Blunk, qui avait déjà dénoncé les pressions du pouvoir dans ces deux dossiers controversés. Mais malgré des négociations avec l'ONU, qui parraine le tribunal, Phnom Penh a refusé de confirmer la nomination du magistrat suisse.

Les observateurs estiment que le Premier ministre cambodgien Hun Sen, lui même ex-cadre khmer rouge qui s'était finalement retourné contre le régime, veut avant tout empêcher ces deux dossiers de prospérer, ce qu'il a plusieurs fois déclaré publiquement.

L'ONU n'a pas précisé si elle disposait d'une liste de candidats pour remplacer le magistrat. Mais selon les observateurs, un successeur risque de se heurter aux mêmes obstacles.

"L'ONU doit exiger que le gouvernement cambodgien mette un terme à son ingérence politique, et être claire sur les conséquences si celle-ci perdure", a estimé mardi dans un communiqué Amnesty International, dénonçant un "déni de justice pour les victimes".

En violation avec un accord

Les deux affaires au coeur de la polémique, dans lesquelles personne n'a été inculpé, concernent cinq cadres du régime khmer rouge qui a fait quelque deux millions de morts entre 1975 et 1979.

En janvier, l'ONU avait estimé que le blocage de Phnom Penh était "en violation" de l'accord conclu en 2003 pour mettre en place le tribunal.

Les trois plus hauts responsables encore vivants du régime sont actuellement jugés. Les observateurs estiment qu'ils seront les derniers à l'être par cette juridiction, après la condamnation le mois dernier à la perpétuité de Douch, chef de la prison de Phnom Penh.

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