Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Prise d'otages de l'Hyper Cacher: les médias visés par une plainte

Six personnes qui s'étaient dissimulées dans la chambre froide du supermarché Hyper Cacher en janvier ont déposé une plainte contre les médias pour mise en danger de la vie d'autrui.

03 avr. 2015, 10:28
epa04554648 A French police officers guards outside the Hyper Cacher supermarket, two days after a hostage-taking in Paris, France, 11 January 2015. Three days of terror that ended on 10 January saw 17 people killed in attacks that began with gunmen invading French satirical magazine Charlie Hebdo and continued with the shooting of a policewoman and the siege of a Jewish supermarket.  EPA/ETIENNE LAURENT

Six personnes qui s'étaient cachées dans le supermarché Hyper Cacher où le djihadiste Amédy Coulibaly a tué quatre clients en janvier ont déposé une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, a annoncé leur avocat. Elle vise les médias, notamment la chaîne BFMTV.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, a indiqué vendredi une source judiciaire.

Amédy Coulibaly, l'un des trois djihadistes ayant mené les attentats de Paris, avait tué quatre Juifs dans un supermarché casher, ainsi qu'une policière municipale la veille.

Dans cette plainte contre X, dont l'AFP a eu connaissance et déposée le 27 mars selon Me Patrick Klugman, les plaignants reprochent en particulier à la chaîne d'information continue d'avoir révélé pendant la prise d'otages que des clients étaient dissimulés dans la chambre froide de l'Hyper Cacher.

"De nombreux autres médias manquaient aux règles les plus élémentaires de prudence, selon les plaignants. "D'une part en retransmettant en direct l'évolution des opérations des forces de l'ordre et d'autre part" en annonçant que l'assaut était donné en Seine-et-Marne contre les autres auteurs des attentats, les frères Kouachi, alors que Coulibaly retenait des otages à Paris.

"Les méthodes de travail des médias en temps réel dans ce genre de situation sont des pousse-au-crime", a dénoncé auprès de l'AFP Me Klugman. Ses clients relèvent dans leur plainte que Coulibaly "suivait l'évolution des informations sur différentes chaînes, dont BFMTV", et qu'il avait été en contact avec des journalistes de la chaîne.

Dans la chambre froide

La vie de ses clients "aurait été exposée si Coulibaly avait eu connaissance en temps réel de l'information diffusée par BFMTV" sur le fait qu'ils étaient dissimulés dans la chambre froide, a notamment dénoncé Me Klugman.

"La question est de savoir qui est responsable de ce délit? La personne morale? La direction de l'information? Le journaliste?", a-t-il demandé. "Il n'y a que devant un tribunal que le délit pourra être réparé."

La mise en danger de la vie d'autrui est passible d'un an de prison et 15'000 euros d'amende.

Mises en demeure

Les plaignants s'appuient notamment sur des communiqués du gendarme de l'audiovisuel, le CSA, qui, le 11 février, avait adressé à 16 médias audiovisuels 21 mises en demeure relatives à leur couverture des attentats de Paris.

Le 7 janvier, les frères Kouachi ont assassiné 12 personnes au siège de l'hebdomadaire "Charlie Hebdo" et dans leur fuite. Le 8, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris, avant d'assassiner le lendemain quatre clients juifs de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes.

Les trois hommes, qui agissaient au nom de l'islam le plus radical, ont été tués dans les assauts donnés par les forces de l'ordre.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias