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Présidentielles françaises: Valls et Hamon au centre des désaccord lors du 2ème débat

Le deuxième débat de la primaire de gauche a eu lieu dimanche soir. Au centre du débat, les désaccord entre Manuel Valls et Benoît Hamon ont pris toute la place, notamment sur des sujets comme le cannabis et les migrants.

15 janv. 2017, 22:48
Le débat entre tous les candidats de gauche à la présidentielle française: Francois de Rugy, Arnaud Montebourg, Benoit Hamon,  Jean-Luc Bennahmias, Vincent Peillon, Manuel Valls et Sylvia Pinel.

Les désaccords entre Manuel Valls et Benoît Hamon ont dominé dimanche le deuxième débat de la primaire de la gauche, en particulier sur l'accueil des migrants et le cannabis. Arnaud Montebourg, lui, est resté en retrait de cette confrontation pour défendre notamment une offensive pour réorienter l'Europe.

La politique d'accueil des migrants a provoqué la première nette opposition des débats précédant le premier tour. L'ancien premier ministre s'est opposé à la plupart de ses six concurrents. Il a défendu avec vigueur l'attitude de la France, qui a accueilli depuis 2015 moins de migrants que d'autres pays européens.

"J'en ai assez qu'ici comme ailleurs on mette toujours cause la France (...) "Ou on ouvre les frontières ou on est capable de les maîtriser !", a dit Manuel Valls lors de ce débat de plus de deux heures et demie sur BFM TV et iTELE.

"Pas à la hauteur"

Il a reconnu que la France n'avait pour l'heure accueilli que 5000 réfugiés sur les 30'000 qu'elle a promis. Il a défendu cet objectif, plus faible s'il est rapporté au nombre d'habitants que celui promis ailleurs, en expliquant que les Français ne souhaitaient pas un accueil massif.

La France - un des pays "les moins volontaires pour faire face à ce qu'était cette détresse" - n'a pas été à la hauteur, a répliqué l'ancien ministre de l'Education nationale, Benoît Hamon. Celui-ci a interpellé directement Manuel Valls et jugé que "nous pouvons accueillir davantage de migrants".

Un autre ancien ministre, Vincent Peillon, a de son côté fait état d'un "désaccord profond" avec M. Valls sur l'accueil des réfugiés. Il lui a reproché d'avoir fait "la leçon" en Allemagne à Angela Merkel, qu'il avait accusée d'avoir ouvert les portes de l'Europe aux migrants.

Légalisation du cannabis en question

Manuel Valls et Benoît Hamon se sont également opposés sur le projet de ce dernier de légaliser le cannabis, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon ne donnant pas de réponse définitive.

La prohibition n'est efficace ni contre la consommation ni contre le trafic, a assuré Benoît Hamon, qui prône de légaliser la distribution pour la contrôler et répondre plus efficacement aux "addictions extrêmement graves" liées au cannabis.

Manuel Valls a au contraire jugé qu'"il faut des interdits dans une société". "Si vous légalisez le cannabis, vous aurez de toutes façon un cannabis plus dur, coupé autrement, qui alimentera d'autres trafics", a-t-il assuré.

La place du chef de l'Etat

Une autre différence est apparue sur la place du chef de l'Etat entre un ancien Premier ministre mettant en avant son expérience et M. Hamon, qui a regretté l'"immaturité de la démocratie française à guetter (...) le président providentiel". "Ça n'existe pas", a lancé M. Hamon, exprimant son désir de "rassembler la gauche non pas sur sa personne mais sur les thèmes" qu'il défend.

Invité lui aussi à s'exprimer sur la question, M. Montebourg a promis de combattre "un mur des puissants" constitué des grandes fortunes et des banques. Face à ce mur, "une présidence forte, c'est celle qui défend l'intérêt des Français", a-t-il dit.

"C'est ce qui a manqué ces derniers temps", a-t-il ajouté l'ancien ministre de l'Economie, une pique à François Hollande et Manuel Valls.

Arnaud Montebourg a développé ce thème, en défendant un projet économique pour l'Europe. "Nous devons mettre fin à l'austérité", a-t-il dit. Il a promis de "rouvrir les hostilités" contre un bloc conservateur et dénoncé les accords commerciaux en cours de négociation, accusés d'organiser le "désarmement unilatéral".

Montebourg le plus convaincant

Selon un sondage Elabe pour BFM TV, Arnaud Montebourg a été jugé le plus convaincant (29%), devant Manuel Valls (26%) et Benoît Hamon (25%) par les 1053 téléspectateurs testés. Chez les seuls sympathisants de gauche, Benoît Hamon arrive en tête avec 30%, devant Manuel Valls (28%) et Arnaud Montebourg (24%).

Un dernier débat opposera les sept candidats jeudi avant le premier tour dimanche prochain. Une dernière confrontation opposera les deux finalistes le 25 janvier avant le deuxième tour, prévu le 29.

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