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Plus de 30'000 déplacés par les violences communautaires en Birmanie

Plus de 30'000 personnes, musulmans et bouddhistes, ont été déplacées par des violences communautaires meurtrières qui ont éclaté dans l'ouest de la Birmanie la semaine dernière.

14 juin 2012, 15:23
Des résidents birmans font la queue pour un sac de riz. Les violences sectaires impactent fortement la population.

Plus de 30.000 personnes, musulmans et bouddhistes, ont été déplacées par des violences communautaires meurtrières qui ont éclaté dans l'ouest de la Birmanie la semaine dernière, a indiqué un ministre de l'Etat Rakhine. Pour un responsable de l'ONU, ces violences menacent l'avenir du pays et ses réformes.

Quelque 31.890 déplacés sont accueillis dans 37 camps à travers l'Etat Rakhine, entièrement placé sous état d'urgence depuis dimanche, a indiqué le colonel Htein Lin, ministre de la Sécurité et des Frontières de l'Etat, qui borde le Bangladesh.

Rien qu'à Sittwe, sa capitale, 18.890 musulmans et 5.600 membres de la minorité ethnique rakhine, majoritairement bouddhiste, ont dû fuir leurs maisons, a-t-il ajouté.

Mais il a également assuré que depuis mercredi, la situation était "sous contrôle à Sittwe". "La paix et la sécurité ont été restaurées", a-t-il dit. Selon une équipe de l'AFP, un calme précaire régnait jeudi à Sittwe.

Près de 30 morts

Le ministre a d'autre part indiqué que 29 personnes avaient été tuées depuis vendredi, 16 musulmans et 13 Rakhines. Plus de 50 personnes ont été blessées.

Ces chiffres n'incluent pas les dix musulmans lynchés le 3 juin dans le sud de l'Etat par une foule de bouddhistes en colère qui voulaient venger le viol d'une femme. Un événement qui avait mis le feu aux poudres.

Des responsables de la minorité musulmane des Rohingyas ont fait état de bilans beaucoup plus lourds, mais l'AFP n'a pas pu les vérifier, et ses journalistes n'ont pas été en mesure de se rendre dans beaucoup des zones de l'Etat touchées par les violences, pour des raisons de sécurité.

Menace pour l'avenir du pays

Pour Tomas Ojea Quintana, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits hummains en Birmanie, les violences entre communautés musulmane et bouddhiste menacent l'avenir du pays, sa stabilité et sa transition démocratique.

"Il est crucial que le gouvernement intensifie ses efforts pour désamorcer les tensions", a-t-il dit. M. Quintana a également estimé que les "racines" de ces affrontements étaient liées aux discriminations dont sont victimes les musulmans, et en particulier les Rohingyas.

Ces derniers, au nombre de 800'000, apatrides, sont considérés par l'ONU comme une des minorités les plus persécutées de la planète. Plusieurs centaines d'entre eux ont tenté de fuir les violences depuis lundi en traversant en bateau vers le Bangladesh, mais les gardes-côtes bangladais les ont repoussés vers le territoire birman.

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