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Place de parc à prix d'or à Hong Kong

Une place de parking peut se négocier au prix d'une Ferrari à Hong Kong.

06 déc. 2012, 12:11
La mégapole financière compte aujourd'hui qu'un demi-million de véhicules particuliers pour sept millions d'habitants.

Fuyant - provisoirement - la bulle immobilière à Hong Kong, investisseurs et spéculateurs ont jeté leur dévolu sur le stationnement dans cette mégapole financière. Une place de parking peut s'y négocier au prix d'une Ferrari.

Ironie du sort, c'est une mesure anti-spéculation qui fait flamber le marché du stationnement. Généralement rétive à l'impôt, Hong Kong a en effet décidé de recourir à l'arme fiscale pour tenter de refroidir l'immobilier surchauffé par les Chinois du continent, de plus en plus nombreux et de plus en plus riches.
 
Depuis octobre, le gouvernement taxe à 15% toute acquisition de logement résidentiel par des investisseurs institutionnels ou par des particuliers ne bénéficiant par du titre de résident permanent. Il sanctionne également toute revente du bien dans les trois ans suivant son achat.
 
La mesure semble porter ses fruits puisque les ventes de logements neufs ont dégringolé, de près de 50%, en novembre et les prix redescendent, lentement mais sûrement, alors qu'ils avaient augmenté de 90% depuis 2009.
 
A Taikoo Shing, un quartier prisé des expatriés japonais, le prix moyen du m2 a diminué de 2%, s'établissant à un peu plus de 35'000 dollars de Hong Kong (4185 francs).
 
Le nouvel impôt "a indéniablement eu un impact significatif sur le nombre de transactions" et, mécaniquement, sur les prix, affirme Buggle Lau de l'agence immobilière Midland Realty.
 
Le marché du parking, par un effet de vases communicants, récupère la mise. La demande est forte, les clients ont de l'argent, l'offre est rare et si les prix sont déjà faramineux, ils restent en deçà de leurs niveaux historiques: tous les ingrédients d'une ruée spéculative sont réunis.
 
Produit à haut risque
 
Le tycoon Li Ka-shing, l'homme le plus riche d'Asie, a tout récemment mis en vente 514 places de parking pour 600 millions de dollars de Hong Kong, dont l'une a atteint la somme extravagante de 1,3 million de dollars.
 
Certains lots dans les Nouveaux Territoires, près de la frontière avec la Chine continentale, ont été rapidement revendus avec des plus-values de 300'000 dollars par unité.
 
Au troisième trimestre, le prix moyen par emplacement était de 640'000 dollars, 20'000 dollars "seulement" sous le record historique de 1997, avant la crise financière asiatique.
 
"Le stationnement automobile n'a pas toujours constitué un placement attractif", relève pourtant Josh Wong qui dirige un site de vente en ligne, Parkinghk.com.
 
La mégapole financière, minuscule territoire doté d'un réseau dense de transports publics, ne compte en effet qu'un demi-million de véhicules particuliers pour sept millions d'habitants.
 
Mais l'espace manque, et les propriétaires de voitures sont souvent riches. Sur les larges avenues de Hong Kong, c'est un incessant ballet de luxueuses allemandes, de sportives italiennes, de Rolls-Royce avec chauffeur: il faut une place chez soi, au pied des immenses barres d'habitations, et au bureau, dans le ventre des gratte-ciels.
 
"En cas de freinage de l'économie", avertit toutefois Wong Leung-sing, de l'agence immobilière Centaline, "la première chose que les gens vendent, c'est leur voiture, pas leur logement". Le parking "est un produit à haut risque".
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