Opération de "pacification" dans les favelas brésiliennes

Les forces de sécurité brésiliennes ont pris le contrôle dimanche d'un ensemble de favelas de Rio de Janeiro contrôlées par les narcotrafiquants. Il s'agit de la première opération de «pacification» depuis le scandale d'un maçon assassiné par la police.

Quelque 370 membres des forces d'élite de la police, appuyés par des blindés de l'armée brésilienne, ont occupé les neuf bidonvilles de Lins de Vasconcelos situés dans la zone nord de la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Au total, environ un millier de membres des forces de sécurité (soldats, policiers militaires et civils) ont participé à cette opération lancée dimanche matin dès la première heure du jour.

Aucun coup de feu n'a été tiré. Après avoir encerclé les favelas, la police a commencé à fouiller les maisons et à  interroger des suspects. Une Unité de police pacificatrice (UPP) - ainsi qu'a été baptisée la police qui s'installe dans les favelas reconquises - doit s'implanter dans cette région où vivent 15'000 personnes.

Cette opération répondait à «une demande de la population depuis longtemps», a assuré le secrétaire à la sécurité de l'Etat de Rio, José Maria Beltrame, cité par le site d'informations G1.

Ombre sur la Rocinha

Mais le programme de «pacification» est également la cible de nombreuses critiques après que la police a été accusée de corruption et de torture dans la plus grande favela de Rio, la Rocinha.

La semaine dernière, dix policiers ont été arrêtés sous l'accusation d'avoir torturé jusqu'à la mort un maçon, puis d'avoir fait disparaître son corps. Selon l'enquête de la police civile, 22 autres personnes ont été torturées par les forces de sécurité afin d'obtenir des informations sur le trafic de drogue dans cette favela.