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Norvège: le Parlement va interdire la mendicité

Le texte présenté par le gouvernement de droite prévoit une interdiction progressive de la mendicité à partir de cet été avant une interdiction nationale prévue à partir de l'été 2015.

16 juin 2014, 16:29
Du répit pour les mendiants.

La Norvège va interdire la mendicité dans les lieux publics en vertu d'un amendement législatif débattu lundi au Parlement. Cette mesure controversée va particulièrement frapper les Roms.

Le texte présenté par le gouvernement de droite prévoit d'autoriser les municipalités à interdire la mendicité localement à compter de l'été 2014, avant une interdiction nationale prévue à partir de l'été 2015. Sauf coup de théâtre, il est assuré d'être adopté.

Issu du Parti du progrès (FrP), formation de droite populiste anti-immigration, le ministre de la Justice Anders Anundsen a invoqué "un lien" entre la mendicité et la délinquance, notamment le vol à la tire.

Selon les autorités, Oslo connaît autant de vols de pickpockets que Berlin pour une population sept fois moindre. La mendicité, dans les villes qui l'interdiront, sera passible d'une amende et d'une peine allant jusqu'à trois mois de prison.

La mesure devrait essentiellement pénaliser les Roms. Sur 194 mendiants dénombrés à Oslo en 2012, seuls sept étaient des Norvégiens. "Les autres étaient principalement des ressortissants roumains", d'origine rom, selon le ministère de la Justice, qui a précisé que presque tous les 69 Roumains contrôlés avaient un casier judiciaire en Norvège.

Effets contraires

Représentant de la Gauche socialiste (opposition), Baard Vegar Solhjell a laissé entendre que l'interdiction de mendier visait à dissuader ces populations de venir en Norvège.

"Comment croire que, dans 200 ans, cela ne soit pas assimilé à une tentative d'empêcher l'entrée des Roms dans le royaume?", a lancé M. Solhjell, une référence implicite à un article, aujourd'hui aboli et perçu comme honteux, de la Constitution norvégienne qui interdisait l'entrée des juifs sur le territoire il y a 200 ans.

Soutenue par une majorité de l'opinion publique, l'interdiction risque d'avoir les effets contraires au but déclaré, ont objecté certaines associations. Ceux qui mendiaient "seront contraints de recourir davantage à la délinquance", a estimé sur la chaîne de télévision TV2 "Nyhetskanalen" le président d'une association de toxicomanes.

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