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Nigeria: les violences de ce week-end font planer le doute sur le sort des lycéennes

Plusieurs attaques meurtrières ont fait des dizaines de victimes ce week-end au Nigeria en dépit de la trêve entre le gouvernement et Boko Haram. Une explosion de violence qui fait planer un doute sur la libération des 200 lycéennes enlevées en avril par le groupe islamiste armé.

19 oct. 2014, 17:24
L'espoir de revoir les lycéennes en début de semaine s'amenuise peu à peu.

Cinq attaques ont fait des dizaines de morts ce week-end au Nigeria malgré l'annonce vendredi d'une trêve entre le gouvernement et Boko Haram.

Le chef des forces armées nigérianes, le maréchal de l'air Alex Badeh, avait annoncé vendredi que le cessez-le-feu allait permettre la libération des jeunes filles enlevées il y a six mois alors qu'elles passaient des examens dans le village de Chibok (nord-est).

Mais Boko Haram n'a pas confirmé la trêve et au moins cinq attaques ont été signalées depuis vendredi. Elles auraient fait des dizaines de morts, ont indiqué des témoins et un homme politique.

Libération attendue d'ici mardi

Pour le gouvernement nigérian, ces attaques seraient dues à d'autres groupes que Boko Haram, qui cherchent à tirer parti du chaos. Les discussions pour libérer les lycéennes doivent se poursuivre lundi au Tchad, a dit un porte-parle du gouvernement.

"Je peux confirmer que le gouvernement fédéral travaille dur pour remplir sa part de l'accord, de sorte que la libération des personnes enlevées puisse être effectuée ou lundi, ou, au plus tard, mardi prochain", a-t-on dit à Reuters au téléphone.

"Nous étions fous de joie. Nous avions toutes les raisons d'être heureux... Mais depuis, le cessez-le-feu a été violé à plusieurs reprises", a déclaré par téléphone à Reuters Law Abaca, proche d'une des lycéennes enlevées.

Doutes sur le négociateur

Il n'a pas caché ses doutes sur la personnalité du négociateur de Boko Haram, Dansai Amadou, dont personne n'avait entendu parler jusqu'ici. "Peut-on lui faire confiance à propos de la libération des filles alors que la promesse de cessez-le-feu n'a pas été tenue?", s'est-il demandé.

Selon Ahmed Sali, journaliste nigérian spécialiste de l'insurrection et qui fut il y a quelques années proche du groupe islamiste, Dansai Amadou n'appartient pas au Conseil de la Choura de Boko Haram et ne parle pas en son nom.

Depuis l'enlèvement des lycéennes, l'armée nigériane a par deux fois annoncé avoir sauvé une partie des jeunes filles, avant de revenir sur ses déclarations quelques heures plus tard.

Groupe fragmenté

Plusieurs séries de négociations ont été tentées ces dernières années avec Boko Haram mais elles n'ont jamais débouché sur un accord de cessez-le-feu, notamment parce que le mouvement est constitué de plusieurs sous-groupes.

"Nous négocions avec une énorme prudence", dit-on au sein du gouvernement. Boko Haram est devenu une organisation si floue que n'importe quel groupe dissident pourrait surgir pour renier l'accord. Mais nous pensons que nous parlons avec les bonnes personnes."

Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché", a tué plusieurs milliers de personnes à la faveur des diverses opérations armées qu'elle mène dans la partie nord du pays pour constituer un Etat islamique.

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