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Nigeria: Boko Haram libère 82 lycéennes de Chibok enlevées en 2014

La présidence nigériane annoncé samedi que 82 filles enlevées par le groupe islamiste Boko Haram en avril 2014 à Chibok ont été libérées. Le gouvernement avait annoncé à la mi-avril qu'il négociait la libération des lycéennes encore retenues.

06 mai 2017, 23:45
/ Màj. le 07 mai 2017 à 08:16
En avril 2014, quelque 270 lycéennes avaient été enlevées dans une école. Une cinquantaine d'entre elles avaient pu échapper très vite à leurs ravisseurs.

82 lycéennes enlevées par Boko Haram à Chibok, au Nigeria, il y a trois ans, ont été relâchées, a annoncé samedi la présidence nigériane. Les autorités nigérianes ont en échange libéré des membres présumés du groupe islamiste.

Le Nigeria a remercié la Suisse et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour avoir aidé à la libération des jeunes filles dans le cadre de négociations qui ont été "longues", a confirmé samedi la présidence sur son compte Twitter.

 

 

"Des véhicules sont allés les chercher dans une forêt sans escorte militaire, et les ont ramenées à Banki à 17h30. Elles sont logées dans les baraquements militaires et partiront par avion vers Maiduguri demain", a pour sa part indiqué une source militaire à l'AFP.

Le père de deux jeunes filles enlevées a de son côté affirmé en avoir été informé: "Nous avons été tenus au courant par le mouvement Bring Back Our Girls (BBOG, qui manifeste pour la libération des lycéennes depuis leur enlèvement) et par un officiel de l'Etat du Borno. C'est une excellente nouvelle pour nous", a-t-il confié.

A la mi-avril, le Nigeria avait fêté avec tristesse le troisième anniversaire de l'enlèvement de plus de 200 jeunes filles par le groupe djihadiste en 2014.

#Bringbackourgirls

Relayé par les médias du monde entier, l'enlèvement de 276 adolescentes, dont 57 avaient réussi à s'échapper juste après le rapt, avait provoqué une vague d'indignation à laquelle de nombreuses célébrités mondiales avaient participé à coups de hashtags #bringbackourgirls (Ramenez-nous nos filles).

 

Trois d'entre elles ont été retrouvées près de la forêt de Sambisa. L'une était accompagnée de son mari, que l'armée a tout de suite soupçonné d'être un combattant de Boko Haram.

En octobre 2016, 21 jeunes filles avaient déjà été libérées, pour certaines avec des enfants nés en captivité, après des négociations entre Boko Haram et le gouvernement, avec l'aide du CICR et de la Suisse.

Le porte-parole de la présidence avait alors affirmé que la libération de 83 autres jeunes filles étaient en négociation, mais qu'elles étaient détenues par d'autres factions du groupe. Il avait ajouté que "des pays étrangers" et le CICR poursuivaient leur aide dans les pourparlers. Le CICR n'a pas souhaité commenter cette annonce.

Les lycéennes de Chibok sont devenues le symbole des dizaines de milliers de personnes encore détenues par Boko Haram, qui utilise l'enlèvement de masse comme moyen de recrutement.

 

 

"Ecrasement final"

A la veille de Noël, le président Buhari avait annoncé triomphalement "l'écrasement final des terroristes de Boko Haram dans leur dernière enclave" de Sambisa, une forêt de quelque 1300 km2. La libération des lycéennes était l'une de ses promesses de campagne lors de son élection en 2015.

Mais l'accès au nord-est du pays, immense territoire aux confins du Tchad, du Cameroun et du Niger, reste extrêmement difficile: même si Boko Haram ne contrôle plus de vastes territoires, les attaques et les enlèvements sont quotidiens.

 

"Boko Haram continue à enlever des femmes, des filles, mais aussi des jeunes garçons pour leur faire subir les pires des supplices. Ils sont violés, frappés et forcés à commettre des attentats-suicides", a dénoncé Makmid Kamara, représentant d'Amnesty International pour le Nigeria, lors du troisième anniversaire de leur enlèvement.

"Malheureusement, (...) la plupart de ses enlèvements ne sont pas rapportés dans la presse. De nombreux parents, de nombreuses familles, ont abandonné tout espoir de retrouver ceux qu'ils aiment", écrivait M. Kamara en avril.

Ce conflit particulièrement sanglant dans la zone du Lac Tchad a fait plus de 20'000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

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