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Nicolas Sarkozy obtient un non-lieu dans l'affaire Bettencourt

La justice française abandonne les poursuites pour abus de faiblesse à l'encontre de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. D'autres personnes comme l'ancien ministre Eric Woerth restent sur le banc des accusés.

07 oct. 2013, 16:07
Nicolas Sarkozy avait été mis en examen le 21 mars pour abus de faiblesse.

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été définitivement libéré lundi de l'affaire Bettencourt, bénéficiant d'un non-lieu de la part des juges d'instruction bordelais en charge de l'affaire. Il était mis en examen depuis mars pour abus de faiblesse. L'ex-ministre Eric Woerth et neuf autres personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel.

Les juges Jean-Michel Gentil, Valérie Ramonatxo et Valérie Noël avaient mis en examen Nicolas Sarkozy le 21 mars, sous soupçon d'avoir profité de la faiblesse psychique de Liliane Bettencourt pour se faire remettre de l'argent destiné à financer sa campagne électorale de 2007. Selon une expertise, l'héritière de L'Oréal était en état de démence sénile depuis septembre 2006.

A l'appui des soupçons, une ou deux visites du futur président au domicile de la milliardaire début 2007. De même qu'une mention dans le journal intime du photographe François-Marie Banier prêtant à la vieille dame de lui avoir dit: "(Patrice) de Maistre (l'ancien homme de confiance des Bettencourt, aussi renvoyé devant le tribunal) m'a dit que Sarkozy avait encore demandé de l'argent, j'ai dit oui".

Tous ces éléments ne constituent toutefois pas une preuve et l'ensemble des protagonistes du dossier avaient estimé depuis que les charges pesant sur M. Sarkozy étaient trop faibles pour le renvoyer devant un tribunal. En particulier parce que M. Bettencourt était encore vivant, et présent, au moment de la ou des visites de M. Sarkozy au domicile des milliardaires.

Accusation "grotesque"

"Délivrer un non-lieu à Sarkozy, c'est la moindre des intelligences que quiconque doit avoir à la lecture du dossier", a indiqué lundi un proche du dossier qui pourtant "n'apprécie pas particulièrement" l'ancien chef d'Etat. Le parquet de Bordeaux lui-même, après avoir requis un non-lieu, avait laissé entendre avec force qu'il ferait appel d'un éventuel renvoi de M. Sarkozy devant le tribunal.

M. Sarkozy, qui peut désormais préparer son retour en politique, ou son entourage n'ont pas immédiatement réagi à cette nouvelle. "J'ai toujours pensé que cela se terminerait ainsi", a confié pour sa part sur la chaîne "i>TELE" l'ancienne ministre UMP Nadine Morano, qualifiant le chef d'accusation de "grotesque."

Le nom de l'ancien président est cité actuellement dans plusieurs autres affaires judiciaires - dont l'arbitrage litigieux en faveur de Bernard Tapie et le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995. Cependant, l'affaire Bettencourt était pour lui "le sparadrap du capitaine Haddock, le seul dossier vraiment brûlant", estimait l'un de ses proches dans le dernier "Journal du Dimanche".

Affaire à suivre

L'ancien ministre Eric Woerth, lui, n'échappera pas au tribunal, sauf appel du parquet de Bordeaux, qui avait requis un non-lieu pour lui aussi. La concomitance de retours d'argent liquide des Bettencourt depuis la Suisse, ordonnés par M. de Maistre, et de rendez-vous entre ce dernier et M. Woerth, alors trésorier de campagne de M. Sarkozy, a notamment pesé contre lui.

Parmi les renvoyés au tribunal figurent aussi le successeur de M. de Maistre auprès de Mme Bettencourt, l'avocat Pascal Wilhelm, et l'homme d'affaires Stéphane Courbit. Ou encore deux anciens notaires de l'héritière de L'Oréal ainsi que son dernier infirmier.

Sans oublier l'homme dont l'amitié lucrative avec la milliardaire a été à l'origine de toute cette affaire : François-Marie Banier. Outre M. Sarkozy, l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel échappera au jugement. Les dix autres devraient quant à eux comparaître en 2014 à la barre du tribunal de grande instance de Bordeaux.

Le volet abus de faiblesse était le plus important de ce dossier tentaculaire qui avait été dépaysé à Bordeaux à la fin de l'année 2010. Eric Woerth et Patrice de Maistre ont déjà été renvoyés devant le tribunal correctionnel dans le volet trafic d'influence de l'affaire Bettencourt.

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