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Nazisme: Aloïs Brunner, responsable de la mort de 130'000 juifs, est mort dans un cachot à Damas

Le criminel SS Aloïs Brunner serait mort dans un cachot à Damas en 2001, selon l'enquête d'une revue historique. Il aurait passé les dernières années de sa vie reclus dans ce sous-sol de manière misérable.

11 janv. 2017, 09:21
Alois Brunner a été jugé responsable de la mort de 130'000 juifs.

Le criminel de guerre nazi Aloïs Brunner, jugé responsable de l'assassinat de quelque 130'000 juifs d'Europe durant la 2e Guerre mondiale, est mort dans un cachot à Damas en décembre 2001 à l'âge de 89 ans. Une enquête publiée mercredi par la revue française XXI le révèle.

La date et les circonstances de son décès restent entourées de mystère. L'ancien SS d'origine autrichienne, né en 1912, avait été donné pour mort en 1992, notamment par l'historien Serge Klarsfeld. Mais en décembre 2014, le Centre Simon-Wiesenthal de Vienne avait affirmé que l'ancien nazi s'était en réalité éteint à Damas en 2001.

L'enquête de XXI est basée sur les récits de trois témoins, présentés comme d'anciens membres des services de sécurité syriens en charge de la protection de l'ancien nazi dont l'un, réfugié aujourd'hui en Jordanie, a accepté de s'exprimer.

Selon ces témoignages, l'ex-adjoint d'Adolf Eichmann et ancien responsable du camp de Drancy, près de Paris, a vécu les dernières années de sa vie enfermé dans un cachot au sous-sol d'une résidence habitée par des civils à Damas. A sa mort, en 2001, son corps, lavé selon le rite musulman, aurait été inhumé "en toute discrétion" au cimetière Al-Affif à Damas.

 


 

Klarsfeld satisfait

Resté nazi jusqu'à son dernier souffle, Aloïs Brunner qui se faisait appeler Abou Hossein, a vécu ses dernières années de façon misérable. "Il était très fatigué, très malade. Il souffrait et criait beaucoup, tout le monde l'entendait", a raconté un des gardes. Pour manger, "il avait droit à une part de soldat, un truc infâme, un oeuf ou une patate, l'un ou l'autre". "Il ne pouvait même pas se laver".

"On est satisfait de savoir qu'il a mal vécu plutôt que mieux vécu", a réagi auprès de l'AFP le chasseur de nazis Serge Klarsfeld. L'avocat, dont le père, assassiné à Auschwitz, fut arrêté en 1943 à Nice par un commando dirigé par Aloïs Brunner, s'était rendu à Damas en 1982 pour y réclamer l'expulsion du chef nazi. Mais en vain.

"Ce que raconte l'enquête de XXI est tout à fait vraisemblable. On voit qu'ils ont interrogé quelqu'un qui l'a connu de près", estime M. Klarsfeld. Mais ce dernier regrette que l'ancien SS n'a pas pu être jugé autrement que par contumace à Paris en mai 1954, puis de nouveau en mars 2001.

Selon l'enquête de XXI, le criminel de guerre nazi fut pratiquement assigné à résidence dans son appartement dans le quartier des ambassades à Damas à compter de 1989. A la fin des années 1990, Brunner a été une nouvelle fois "déménagé", "pour des raisons de sécurité", au sous-sol d'un immeuble dont il ne sortira plus.

 

 

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