L'Arakan, Etat isolé de l'ouest de la Birmanie, s'embrase. Dans un enchaînement de représailles sanglantes, dix pèlerins musulmans ont été frappés à mort la semaine dernière par une foule en colère après le viol et l'assassinat d'une jeune femme bouddhiste. Les tensions religieuses ont dégénéré en émeutes. Et, depuis quatre jours, des bandes rivales armées de longs couteaux et de bambous affûtés se livrent à des chasses à l'homme et incendient des centaines de maisons dans la bourgade de Maungdaw, dans le nord de l'Etat, ainsi qu'à Sittwe, la capitale.
En dépit de l'état d'urgence décrété par le pouvoir et de la présence de forces de l'ordre aux abords des mosquées et des pagodes, les violences entre boud¬dhistes et musulmans se poursuivaient hier, poussant les Nations unies à évacuer leur personnel international. Les médias officiels avancent les chiffres de sept morts et 17 blessés depuis vendredi, mais semblent ignorer les...