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Migrations: l’Allemagne demande la libération de la capitaine du navire humanitaire Sea-Watch

L'arrestation de la capitaine allemande du navire humanitaire Sea-Watch prend une tournure politique. L'Allemagne demande à l'Italie de libérer Carola Rackete et de cesser de criminaliser le sauvetage en mer. La jeune femme a été présentée à un juge.

01 juil. 2019, 15:30
Carola Rackete risque jusqu'à dix ans de prison.

La capitaine du navire humanitaire Sea-Watch arrêtée samedi pour avoir accosté de force dans la petîte île de Lampedusa afin de débarquer 40 migrants a été présentée lundi après-midi à un juge italien à Agrigente (Sicile). Carola Rackete désirait répondre à toutes ses questions.

"De notre point de vue, une procédure judiciaire ne peut aboutir à la fin qu'à la libération de Carola Rackete", a estimé dans la matinée le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. L'affaire a déjà provoqué des étincelles dimanche entre Rome, Berlin et Paris.

"Nous nous opposons à la criminalisation du sauvetage en mer", a ajouté le ministre allemand. Il a repris l'argumentation principale de plusieurs collectes de fonds sur internet ayant déjà réuni plus de 1,2 million d'euros pour payer les frais de justice de la jeune femme et la poursuite des opérations de l'ONG allemande.

 

A Berlin, le président du Bundestag, le chrétien-démocrate Wolfgang Schaüble, s'est montré moins enthousiaste : "Les sauveteurs en mer doivent également éviter d'envoyer de mauvais signaux et aborder avec autocritique la question de savoir s'ils ne font pas le jeu des passeurs".

Sans s'exprimer directement sur l'affaire, le pape François a décidé de célébrer le 8 juillet, au sixième anniversaire de sa visite à Lampedusa, une messe pour "ceux qui ont perdu la vie en essayant de fuir la guerre et la misère et pour encourager ceux qui, jour après jour, s'emploient à soutenir, accompagner et accueillir les migrants et les réfugiés".

Placée samedi aux arrêts domiciliaires à Lampedusa, Carola Rackete, 31 ans, a été escortée lundi matin en bateau vers Agrigente, le chef-lieu dont dépend la petite île italienne.

Nécessité

Son audition devant la juge chargée d'examiner la validité de son arrestation s'est déroulée en fin d'après-midi. L'un de ses avocats avait annoncé auparavant qu'elle entendait répondre à toutes les questions.

"Elle a décidé de le faire car elle sentait la nécessité de le faire, la situation de dégradait progressivement" sur le navire, a déclaré à l'issue de l'audience un de ses avocats, Alessandro Gamberini, estimant que l'attente prolongée risquait de rendre "la situation incontrôlable".

Une thèse combattue par le procureur Luigi Patronaggio. "Il ne s'agissait pas d'une action justifiée par la nécessité car le Sea Watch avait obtenu l'assistance médicale et était en contact continu avec toutes les autorités pour tout genre d'assistance" dont il aurait eu besoin, a-t-il dit.

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