Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi au Mexique pour exiger des autorités qu'elles retrouvent les 43 étudiants disparus suite à des attaques de la police et d'une bande criminelle. Certaines de leur famille marchaient en tête du cortège à Mexico.
"Vous n'êtes pas seuls", entendait-on dans les rues au passage des parents, défilant les larmes aux yeux. Les familles ont voyagé vers la capitale depuis la ville d'Iguala, à 200 km de là et où les jeunes disparus sont recherchés depuis douze jours, avec la crainte croissante qu'ils aient été assassinés et enterrés dans des fosses clandestines.
D'autres manifestations de solidarité ont eu lieu dans plusieurs villes du pays d'Acapulco jusqu'à San Cristobal de las Casas. Dans cette ville coloniale du Chiapas (sud-est), à population majoritairement indigène, des milliers de membres de la guérilla de l'armée zapatiste de libération (EZLN) sont descendus des montagnes, sans armes, le visage caché par leur caractéristique passe-montagne noir sur le visage.
La manifestation a été massive à Chilpancingo, capitale de l'Etat de Guerrero, où plus de 20'000 personnes ont manifesté avec des camarades des étudiants disparus.
Pression et critiques
Le gouvernement mexicain est confronté à une pression croissante pour que la lumière soit faite sur ce qui s'est passé à Iguala où 43 étudiants ont disparu le 26 septembre après avoir été attaqués avec des armes à feu par des policiers municipaux et des narcotrafiquants.
Le gouvernement est également critiqué pour ne pas avoir agi plus tôt, alors qu'il aurait eu connaissance des liens du maire d'Iguala avec les criminels du groupe des Guerreros Unidos.
Des centaines de miliciens d'autodéfense ont entamé mercredi, parallèlement aux forces de sécurité fédérales, leurs propres recherches. "Nous allons trouver les jeunes, vivants ou morts", a assuré un des commandants du groupe.