«Vous avez aimé 2015? Alors, vous allez adorer 2016!» Dans les couloirs de l’Union européenne, l’ironie – ou le cynisme – réussit encore à travestir une crainte de l’échec ouvertement exprimée par Jean-Claude Juncker, patron de la commission, et Donald Tusk, grand maître des sommets.
L’an dernier, l’Europe parlait de chocs qui, à tort ou à raison, paraissaient extérieurs. La Russie, l’Ukraine, les réfugiés, le terrorisme et même la Grèce. L’année nouvelle s’ouvre au contraire sur un profond malaise au cœur, un pourrissement de l’idéal qui met tout l’édifice en péril. L’UE retient son souffle, mais c’est pour elle-même.
Schengen, second pilier de la construction avec l’euro, vacille à son tour. L’Italie et la Grèce aiguisent leur dissidence, l’Europe centrale entre en rébellion, la paisible Scandinavie prend ses distances. De toute part, la critique monte contre Angela Merkel, patronne désormais presque réduite à l’impuissance. Un signal ne trompe pas: le...