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Les victimes de Dutroux attaquent la Belgique devant la Cour européenne des droits de l'homme

La procédure belge de libération conditionnelle de Marc Dutroux n'est pas appréciée par ses victimes. Laetitia Delhez, qui avait été séquestrée par le criminel durant six jours, sa mère, et le père de la petite Julie retrouvée morte, saisissent la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg.

01 févr. 2013, 12:35
Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, père de la petite Julie retrouvée morte dans une propriété du pédophile, ont saisi la CEDH jeudi.

Trois victimes de Marc Dutroux portent plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg. Elles protestent contre la procédure belge de libération conditionnelle, alors qu'une demande de remise en liberté du meurtrier pédophile sera examinée lundi.

Laetitia Delhez, séquestrée durant six jours par Dutroux en 1996 quand elle avait 14 ans, sa mère, et Jean-Denis Lejeune, père de la petite Julie retrouvée morte dans une propriété du pédophile, ont saisi la CEDH jeudi, a précisé leur avocat Georges-Henri Beauthier. Celui-ci s'exprime dans une lettre ouverte à la ministre de la Justice publiée vendredi dans le quotidien belge Le Soir.

Ces figures emblématiques de l'"affaire Dutroux" veulent faire condamner l'Etat belge. Elles exigent que les victimes soient réellement consultées lorsqu'un condamné introduit une demande de liberté conditionnelle devant un Tribunal de l'application des peines (TAP).

Jean-Denis Lejeune et Laetitia Delhez avaient vivement protesté contre la remise en liberté obtenue fin août par Michelle Martin, ex-femme de Dutroux. Elle avait alors purgé seize des trente ans de prison auxquelles elle avait été condamnée en 2004.

Nouvelle procédure

Selon la procédure actuelle, les victimes sont consultées sur des aspects limités des plans de réinsertion des condamnés, notamment le lieu de résidence éventuel. Mais, reproche Me Beauthier, elles ne "peuvent pas consulter le dossier complet, ni assister à l'audience, ni interjeter appel".

Après la libération de Michelle Martin, la Belgique a annoncé un durcissement des libérations conditionnelles pour les auteurs des crimes les plus graves. La nouvelle procédure est en cours d'adoption au parlement.

Enlèvement, séquestration

Mais les promesses de réforme du fonctionnement des TAP sont jusqu'ici restée lettre morte, déplore l'avocat. Il demande donc la condamnation de la Belgique pour ce que ses clients considèrent comme une atteinte à leurs droits fondamentaux.

Ce "coup de gueule", selon l'expression du Soir, intervient alors que le TAP de Bruxelles doit examiner lundi une demande de liberté conditionnelle introduite par Marc Dutroux. Ce dernier a été condamné en 2004 à la perpétuité pour enlèvement, séquestration et viol de six fillettes et adolescentes belges, ainsi que pour la mort de quatre d'entre elles. Les faits se sont déroulés entre juin 1995 et août 1996.

Sa demande a toutefois très peu de chances d'aboutir. L'administration pénitentiaire et le parquet ont rendu un avis négatif, en raison notamment des risques de récidive.

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