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Les opérations de sauvetages ont été suspendues sur le Mont Ontake

Les quelques 1160 sauveteurs dépêchés sur le mont Ontake au Japon ont du interrompre leurs recherches lundi à cause d'une forte odeur de soufre. Le bilan des victimes pourrait s'alourdir.

29 sept. 2014, 11:55
Les sauveteurs ont du interrompre leur mission cet après-midi sur le mont Ontake, à cause de fortes odeurs de soufre, 48 heures après l'éruption.

Les opérations de secours ont été suspendues lundi après-midi sur le mont japonais Ontake à cause d'une trop forte odeur de soufre, 48 heures après une soudaine éruption volcanique. Le bilan s'est alourdi: on redoute désormais 36 victimes.

Environ 1160 sauveteurs des services de police, des pompiers et des forces d'autodéfense avaient gravi lundi matin le mont Ontake, au centre du pays, entre les provinces de Nagano et Gifu. "Les recherches se font par repérage visuel mais aussi en creusant des cendres", a précisé un militaire, soulignant la difficulté de la tâche.

Les équipes de secours ont dû redescendre en début d'après-midi, comme la veille, à cause d'une trop forte odeur de soufre. "De la fumée s'échappe encore", a expliqué à l'AFP un responsable de la préfecture de Nagano.

"Cinq nouvelles personnes ont été retrouvées en état d'arrêt cardiaque sur la montagne", a confirmé un porte-parole de la police préfectorale. Cette expression est employée pour qualifier l'absence de signes vitaux, avant que le décès ne soit médicalement certifié.

Surface de la Lune
Ces victimes s'ajoutent à 27 autres qui ne montrent plus signe de vie, et aux quatre hommes dont le décès a été confirmé. Dimanche, seuls ces quatre corps avaient pu être pris en charge. Huit autres étaient en cours d'acheminement lundi dans la journée. "La priorité est de sauver des vies", a souligné le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Les pentes du volcan, entré soudainement en éruption samedi, ressemblent à la surface de la Lune. "Il s'agissait d'une éruption de vapeur accumulée au-dessus du magma mais qui a entraîné des projections de pierres et de cendres", a expliqué à la télévision un volcanologue de l'Université de Nagoya. "J'ai vu des cailloux de très petite taille mais aussi des rochers d'un mètre de diamètre", a témoigné le militaire cité plus haut.

"Sur les 303 marcheurs qui s'étaient signalés samedi avant de grimper - outre les morts et blessés découverts - nous restons sans nouvelles de plusieurs, et le nombre de disparus pourrait encore augmenter", puisque certains randonneurs ne s'enregistrent pas, a averti le porte-parole du gouvernement. Selon lui, 63 personnes ont été blessées, certaines grièvement.

Gilets pare-balles et masques à gaz
Dimanche et lundi, les conditions étaient très pénibles: bien que le volcan ne crache pas de lave, il a libéré de grandes quantités de matière toxique. "Les soldats dépêchés sur place portent des gilets pare-balles, des lunettes étanches et des masques pour éviter l'absorption de poussières", selon un responsable des forces d'autodéfense.

Des cendres ont été repérées dans un large périmètre autour du volcan. Les autorités recommandent de porter des masques et de remplacer les lentilles de contact par des lunettes.

"Pour moi, cela s'est joué à une ou deux secondes", a témoigné à la télévision une randonneuse, étonnée d'avoir pu s'enfuir alors qu'elle se trouvait quasiment au sommet du volcan, près d'un sanctuaire.

"Proximité de la mort"

Selon des images d'amateurs tournées dans un chalet, tout est devenu brusquement devenu noir, entraînant un mouvement de panique. "Nous nous sommes réfugiés au sous-sol d'un chalet (...) car le toit a dégagé", a raconté un jeune randonneur, tandis qu'un de ses compères dit "avoir ressenti la proximité de la mort".

"C'était une éruption pour ainsi dire impossible à prévoir, qui a dépassé le niveau de ce que l'on peut anticiper avec nos moyens actuels", a déclaré Toshitsugu Fujii, un expert qui préside une commission de prédiction de l'activité volcanique.

Le mont Ontake, qui était classé avant samedi au niveau 1 (sur une échelle de 5) sans mise en garde particulière, ne s'était pas réveillé de façon aussi vive depuis 1979. Il avait alors craché plus de 200'000 tonnes de cendres.

L'agence de météorologie a élevé samedi le risque au niveau 3, signifiant que le danger peut s'étendre aux habitations alentour. Une éruption de lave n'est cette fois pas exclue, selon les experts.

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