Difficile de rassembler plus de stars en un seul et même endroit qu'à la Coupe du monde 2014. Réunis au Brésil pour un mois, les meilleurs joueurs de la planète auront sur les épaules, en plus du poids des résultats, le costume de faiseurs de rêves. Les attaquants en premier lieu.
N'en déplaise à Pelé, lequel estime qu'il est "difficile aujourd'hui d'énumérer les cracks" car il n'y en a pas hormis Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, le Mondial à venir proposera une concentration peut-être jamais égalée de "fuoriclasse", comme on les appelle en Italie. Ces hommes qui, d'un geste, d'une inspiration, d'une accélération, font basculer le destin d'une rencontre et, souvent, d'une équipe et d'une compétition.
Chaque poste aura du talent à revendre. Des gardiens du temple Iker Casillas (Espagne), Gianluigi Buffon (Italie), Manuel Neuer (Allemagne), Vincent Enyeama (Nigeria) ou Thibault Courtois (Belgique) à leurs cerbères en défense Sergio Ramos (Espagne), Giorgio Chiellini (Italie), Philipp Lahm (Allemagne) ou à l'axe brésilien Thiago Silva - David Luiz. Des régulateurs en chef Angel Di Maria (Argentine), Xavi (Espagne), Andrea Pirlo (Italie) aux créateurs d'espaces Yaya Touré (Côte d'Ivoire), Andres Iniesta (Espagne), Oscar (Brésil) et autre Paul Pogba (France).
Tout pour les attaquants
Seulement, frustrante fatalité d'un sport qui ne vit presque que par et pour le but, les attaquants demeurent les principaux préposés au spectacle. Les machines à rêves. Ceux qui soulèveront les foules dans les stades au Brésil comme devant les écrans du monde entier. A commencer par Lionel Messi.
Quadruple Ballon d'Or, l'Argentin est considéré par beaucoup comme le meilleur joueur au monde. Sa saison à Barcelone, dont le fil a été coupé plusieurs fois par des blessures, est sans doute sa moins bonne depuis des années. Reste que pour la Puce, cet exercice "moyen" s'est conclu sur 43 buts en 48 matches... Pas si mal pour un homme parfois présenté en méforme!
En club comme avec la sélection, Messi est entouré de coéquipiers qui peuvent le faire briller et réciproquement. Avec Di Maria derrière lui, ainsi que Higuain et Agüero devant, le no 10 est la pierre angulaire des "Quatre fantastiques" de l'Albiceleste.
Le genou de CR7
Son rival - voire ennemi - Cristiano Ronaldo est en revanche beaucoup plus isolé en sélection. Figure de proue, leader technique et patron du vestiaire du Portugal, l'attaquant du Real Madrid a débarqué au Brésil tiraillé par des sentiments contraires. Le bonheur, tout d'abord, d'avoir enfin offert à la Maison blanche sa dixième victoire en Ligue des champions quelques mois après avoir reçu le Ballon d'Or. L'inquiétude ensuite, en raison notamment d'une cuisse et d'un genou douloureux qui ont perturbé sa préparation pour le tournoi.
Auteur de 61 buts en 53 matches cette saison, Ronaldo a qualifié presque à lui seul le Portugal, en marquant dix fois en six rencontres pendant 2013/14, dont les quatre buts de la Seleção lors du barrage contre la Suède en novembre.
Neymar attendu au tournant
Ayant encore tout à prouver aux yeux des Européens, Neymar est attendu par tous les Brésiliens comme le... messie. Enorme pression donc pour le Barcelonais de 22 ans seulement, qui pourra toutefois s'appuyer sur une équipe très homogène afin de se sentir un peu plus léger. Ce qui sera également le cas du Belge Eden Hazard.
Idem pour Mario Balotelli avec l'Italie. Le fantasque avant-centre de l'AC Milan, qui avait crevé l'écran lors de l'Euro 2012, est capable du pire comme du meilleur. Luis Suarez, à la pointe d'une Uruguay qui se fantasme championne du monde à Maracana le 13 juillet, comme en 1950, est fait du même bois instable.
La place que devra occuper Karim Benzema en équipe de France sera encore plus importante maintenant que le Madrilène, auteur d'une excellente saison au Real, est orphelin de Franck Ribéry. Mais l'ancien Lyonnais ne sera pas aussi exposé que les vieux grognards Didier Drogba et Samuel Eto'o, sur lesquels reposent tous les espoirs de la Côte d'Ivoire et du Cameroun, voire du continent africain tout entier.
Chasseur de records
Notons encore qu'Alexis Sanchez fera tout pour emmener vers les sommets un Chili qui se profile comme un très sérieux outsider. L'attaquant du Barça fera face dès la phase de poules à Robin van Persie, sérial buteur en club (même si sa saison à Manchester United a été délicate) et en sélection durant les qualifications, mais à qui il manque encore un grand tournoi après des expériences décevantes au Mondial 2010 et à l'Euro 2012.
Finalement, dans l'ombre, bien plus discret que ses homologues, Miroslav Klose a lui pris rendez-vous avec l'histoire. A 36 ans et avec 69 réalisation internationales, le seul avant-centre de formation de la Mannschaft vient de devenir le meilleur buteur de l'Allemagne, effaçant le record de Gerd Müller. Klose peut en battre un autre: celui du plus grand nombre de buts inscrits en Coupe du monde et détenu par le Brésilien Ronaldo (15). L'Allemand en est à 14.