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Les islamistes ont pris une localité du centre et veulent avancer

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence pour évoquer la situation au Mali où les islamistes ont progressé vers le sud. Les combattants d'Ansar Dine se sont même emparés d'une ville du centre du pays.

11 janv. 2013, 06:52
Les islamistes du nord du Mali détiennent encore quatre otages.

Les islamistes armés qui contrôlent le nord du Mali ont pris jeudi une localité du centre du pays. Des témoins ont vu l'armée "battre en retraite" après quelques jours de violents affrontements. Cette évolution a poussé le Conseil de sécurité à se réunir d'urgence pour débattre de la situation au Mali.

Des témoignages indirects et des informations sur plusieurs sites de réseaux sociaux font état de nombreuses victimes dans les affrontements de ces derniers jours entre l'armée malienne et les islamistes, les premiers depuis neuf mois.
 
Aucun bilan n'a pu être obtenu, mais un témoin a dit avoir appris qu'"un carnage" avait eu lieu dans la localité de Konna finalement tombée jeudi aux mains des islamistes, à 70 km de la ville de Mopti (640 km au nord de Bamako) où est basé l'état-major régional de l'armée malienne.
 
"Nous sommes actuellement à Konna pour le jihad", a annoncé jeudi après-midi un responsable du groupe armé Ansar Dine, Abdou Dardar. "Nous contrôlons la cité presque en totalité. Après, nous allons continuer" à progresser vers le Sud, a annoncé ce responsable joint par téléphone depuis Bamako.
 
"Une guerre qui ne dit pas son nom"
 
Il affirmait parler au nom des trois groupes jihadistes qui occupent totalement le Nord, Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
 
Sollicité, l'état-major régional de l'armée n'a pas voulu réagir à ces propos. Mais des témoins joints ont constaté que l'armée avait abandonné Konna.
 
Selon plusieurs sources militaires, des affrontements à l'arme lourde avaient eu lieu dans la nuit avant de reprendre dans la matinée. Une source sécuritaire régionale avait fait état d'affrontements jeudi après-midi près de Konna. Ces affrontements font croire au "début d'une guerre qui ne dit pas son nom", a commenté le journaliste et analyste malien Alexis Kalambry.
 
Sujet à l'ONU
 
A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir en urgence jeudi, à huis clos, pour discuter de la situation au Mali, à la demande de la France, selon une source diplomatique.
 
Le déploiement d'une force internationale au Mali pour chasser les islamistes, approuvé par l'ONU le 20 décembre, est en préparation, mais sans calendrier précis. En novembre, l'émissaire de l'ONU pour le Sahel Romano Prodi avait estimé une intervention impossible avant septembre 2013. Jeudi, la France et l'Union européenne ont évoqué l'urgence d'agir.
 
Parallèlement, l'ONU prône le dialogue avec les groupes armés se démarquant du terrorisme et de la partition du pays. Mais des discussions prévues initialement jeudi entre le gouvernement malien, Ansar Dine et la rébellion touareg ont été reportées au 21 janvier, a indiqué à Ouagadougou la médiation burkinabè.
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