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Le souverain pontife parfait: un homme à poigne sachant parler au monde

Le pape idéal doit être bilingue, soit parler le langage des hommes et celui des cieux, sans pour autant se prendre pour le bon dieu...

28 févr. 2013, 09:40
Pope Benedict XVI touches a touchpad to send a tweet for the launch of the Vatican news information portal "www.news.va", at the Vatican Tuesday, June 28, 2011. Benedict's tweet reads: "Dear Friends, I just launched News.va Praised be our Lord Jesus Christ! With my prayers and blessings, Benedictus XVI''. The portal was launched for the feast day of St.Peter and Paul, which falls on June 29 but officially begins with a vesper service June 28. (AP Photo/Osservatore Romano, HO, File) EDITORIAL USE ONLY

Le Vatican cherche un pape assez jeune qui ne parle pas seulement une langage religieux, attentif aux réalités des gens et suffisamment à poigne pour remettre de l'ordre dans l'Eglise. Après les huit ans d'un pontificat où l'Eglise a dû gérer de nombreux scandales, de la pédophilie aux affaires de corruption, ces qualités sont les plus souvent citées par des évêques et vaticanistes.

Le pontife qui sera élu au Conclave devra obligatoirement être polyglotte, mais sa nationalité ne compte plus comme avant. Il aura une solide formation doctrinale, comme le voulait celui qui a nommé la plupart de ses électeurs: Benoît XVI.

Les priorités des électeurs ne seront pas forcément celles qu'on croit: quand les cardinaux de pays aussi différents que la Chine, l'Argentine, le Nigeria ou les Etats-Unis se rencontreront au Conclave, elles seront très variées (corruption, guerre, racisme, pédophilie, droits politiques, islam, acculturation, etc) mais souvent très éloignées de "Vatileaks" et des révélations sur un "lobby gay" ou les scandales financiers au Vatican.

Vision "italienne" et universelle

Les cardinaux ont surtout la nostalgie d'un pape qui ait du charisme comme Jean Paul II, qui rassemble, et qui ait une vision non étriquée, "italienne", mais universelle, de l'Eglise. D'autant que l'Eglise est très tiraillée entre conservateurs et progressistes, menacée par divers dangers, de l'islamisme à la sécularisation massive.

Selon Stephen Schneck, directeur d'un institut de recherches à l'Université catholique d'Amérique, "les catholiques voudraient voir un pape qui n'accentue pas ces divisions mais serve de médiateur". Il ne devra pas être trop cassant doctrinalement, mais en même temps ferme.

Selon un cardinal qui a requis l'anonymat, "l'intelligence et la force de caractère", y compris de trancher si nécessaire, sont indispensables. Un pape devra aussi renouer avec la collégialité, trop délaissée par Benoît XVI, selon ce cardinal.

Intellectuel, leader et manager

Le biographe du pape, Marco Politi, critique l'ère Ratzinger, qui n'a pas réformé la Curie: "il faut un pape qui sache gouverner et ne soit pas seulement un intellectuel". Le scandale de fuites "Vatileaks" a révélé une zizanie dans les organes centraux de l'Eglise. Sa banque, l'IOR, a servi dans le passé au blanchiment d'argent sale.

Une grande préoccupation, surtout dans les pays occidentaux, est de rendre attrayant le message de l'Evangile, sans le déformer. Certains prélats préconisent prudemment des évolutions (sur les divorcés, les homosexuels, le mariage des prêtres).

Pour le vaticaniste Andrea Tornielli, "il faut un pape qui sache parler au monde, au-delà du catholicisme, présentant la foi comme un grand message positif. Qui ne soit pas replié sur l'intérieur" de l'Eglise. C'est ce profil humble et ouvert à la société, moins moraliste, qui n'a pas de réponses préparées sur tout, que préconise le jeune cardinal de Manille (55 ans), Luis Antonio Tagle, candidat préféré de l'Asie.

"Ouvert", "malin", "en bonne santé"

Recherche homme "ouvert", "malin", "en bonne santé": les cardinaux français ont aussi dressé leur portrait du pape idéal. Il ne devra "pas se prendre pour le bon Dieu" et devra avoir "suffisamment d'ouverture d'esprit pour essayer d'entrer dans des cultures différentes", a déclaré l'archevêque de Paris, André Vingt-Trois.

Mais, face aux divisions, il faut qu'il soit "malin". Il faudra qu'il puisse "tenir dans la bourrasque, dans les contradictions, le conflit".

"Succéder à un "géant" ne sera "pas facile", juge le primat des Gaules, le cardinal Philippe Barbarin, selon lequel "on n'aura pas de très grands gabarits comme les deux prédécesseurs". Mgr Jean-Louis Tauran, responsable du dialogue inter-religieux, souhaite du courage à l'élu: "cette responsabilité écrasante, je ne la souhaite à personne, pas même à mon meilleur ami."

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