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Le redressement du Concordia atteint dix degrés (en direct)

Le redressement de l'épave du Costa Concordia a démarré lundi matin sur la petite île toscane du Giglio. Le processus s'achèvera à l'aube.. L'opération peut être suivie en direct sur notre site.

16 sept. 2013, 19:45
epa03869910 A combo picture shows the shipwrecked cruise Costa Concordia before the start of parbucking (top) and after the salvage work starts (bottom), showing the rusty yellowish-stain (circled) where it at rested, during the ongoing operation in Giglio island, Italy, 16 September 2013. The hull of the Costa Concordia, that has been lying sideways off the Italian coast since a deadly accident last year, is set to be righted from 16 September. The vessel ran aground near the island of Giglio, in Tuscany, in an accident that made world-wide news. The plan is to rotate the hull upright, so that it can be refloated and towed to the mainland for dismantling. Officials hope to complete operations during the first half of 2014.  EPA/ANGELO CARCONI

Le redressement du Concordia se poursuivra "toute la nuit", a annoncé lundi le commissaire du gouvernement en charge de l'opération. Il devrait se terminer mardi "à l'aube" si tout se passe comme prévu.

"La nuit sera longue", a déclaré à la presse Franco Gabrielli, qui est aussi chef de la protection civile. Interrogé sur l'éventualité d'une fin des opérations à l'aube, il a répondu : "oui absolument".

Le paquebot de croisière Costa Concordia s'est redressé d'une dizaine de degrés lundi, après avoir réussi la phase délicate du détachement du rocher sur lequel il gisait depuis vingt mois. Mais la rotation est plus lente que prévu, ont annoncé les autorités.

Dirigés par le spécialiste mondial en renflouements Nick Sloane, les quelque 500 ingénieurs et techniciens de près de 30 nationalités qui travaillent 24 heures sur 24 pour redresser ce mastodonte de 114'000 tonnes et d'une dizaine de mètres de haut ont allongé les délais de leur prouesse.

"Nous sommes très contents d'avoir atteint 9/10 degrés (alors qu'il doit se redresser de 65 degrés, ndlr) mais honnêtement, douze heures n'est pas une hypothèse réalisable (pour réaliser cette manoeuvre). Du début jusqu'au détachement des rochers, cela a déjà pris davantage de temps que prévu", a expliqué Franco Porcellacchia, chef du projet pour Carnival, maison-mère américaine du groupe Costa.

Selon lui, l'objectif est d'arriver "à un angle de 24 degrés, un point important à partir duquel on n'aura plus besoin" de tirer le navire. La partie de sa coque désormais émergée présente de "nombreux dommages" a souligné Sergio Girotto, ingénieur pour la société italienne Micoperi.

Lundi en milieu d'après-midi, plusieurs mètres de coque rouillée ont émergé de l'eau salée, selon une journaliste de l'AFP sur place.

"Tous les calculs faits par nos ingénieurs ont été confirmés par la réalité", s'est réjoui le chef de la protection civile et commissaire du projet pour l'Etat italien, Franco Gabrielli, qui toutefois faisait part d'une "grande appréhension face à une détérioration prévue des conditions météo" mardi.

Exploit inédit

C'est la première fois qu'un tel exploit est tenté sur un bateau aussi grand - long de près de 290 mètres, haut comme un immeuble de plus de dix étages - et positionné de cette façon, c'est-à-dire le flanc droit couché sur des rochers.

La rotation est gérée à distance dans une "salle de contrôle" par 12 personnes. La plate-forme flottante où elles se trouvent est reliée par deux "cordons ombilicaux" (un câble principal et un de secours) au navire.

Le redressement puis le renflouage qui interviendra plus tard est une oeuvre titanesque qui a déjà coûté plus de 600 millions d'euros (741 millions de francs suisses) financés par l'armateur Costa et sa maison-mère américaine Carnival.

Tout trafic maritime est interrompu aux abords de l'île et l'ancien palace flottant a été vidé de toute présence jusqu'à ce qu'il soit sécurisé. Les enquêteurs du parquet de Grosseto devraient ensuite se rendre sur le paquebot. Ils sont toujours à la recherche des corps de deux disparus, une passagère italienne et un serveur indien, sur les 32 morts qu'a fait ce naufrage le 13 janvier 2012.

Les habitants de l'île attendaient avec impatience ce fameux jour, maintes fois reporté, où le Costa Concordia, qui gâche la vue depuis le petit port telle une verrue métallique géante, reprendrait une position plus "normale" avant d'être renfloué, puis remorqué au loin.

L'Italie "joue sa réputation"

De son côté, la presse italienne a estimé que cette opération était une chance pour la Péninsule. "L'Italie joue sa réputation avec le Concordia", a titré lundi en Une "Il Fatto quotidiano".

"Le naufrage du Giglio a été un monument à la stupidité humaine. Peut-être qu'aujourd'hui peut commencer une histoire nouvelle et différente", voulait croire Marco Imarisio du "Corriere della Sera".

Même écho chez Tito Boeri, un économiste qui a signé un éditorial dans "La Repubblica" sur "la métaphore du naufrage" et qui a jugé que l'affaire du Concordia avait été "surexploitée, surtout par la presse étrangère, comme métaphore du déclin de notre pays".

 

L'opération est retransmise en direct sur internet par Reuters (cliquez sur la vidéo ci-dessous):

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