Le ministre allemand des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur américain jeudi après-midi. Berlin souhaite qu'il s'explique sur les informations laissant entendre que les services secrets américains ont espionné le téléphone de la chancelière Angela Merkel.
"Il est exact que l'ambassadeur américain a été convoqué cet après-midi pour un entretien avec le ministre des Affaires étrangères (Guido) Westerwelle. A cette occasion, la position du gouvernement allemand lui sera clairement exposée", a indiqué une porte-parole du ministère. Elle confirmait des informations du site internet de "Der Spiegel".
Le gouvernement allemand a annoncé mercredi avoir des raisons de penser que le portable de la chancelière a été placée sur écoute par l'Agence de la sécurité nationale (NSA) américaine.
Eclaircissements immédiats
Ces informations ont provoqué de vives réactions en Allemagne, l'un des plus fidèles alliés des Etats-Unis, d'autant que la chancelière s'était montrée très compréhensive à l'égard des activités de surveillance de la NSA à l'étranger, depuis le début des révélations sur ce sujet par un ancien consultant, Edward Snowden.
Angela Merkel s'en est entretenue au téléphone avec M. Obama et lui a demandé des éclaircissements immédiats et complets sur cette affaire. Elle a souligné que si cet espionnage était confirmé, elle le jugerait "totalement inacceptable" et porterait un "coup sérieux à la confiance" entre les deux pays amis.
Le président américain lui a assuré que les Etats-Unis ne surveillaient pas et ne surveilleraient pas ses communications.
"Ce serait vraiment très grave"
Le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière a jugé jeudi matin que si ces informations étaient exactes, "ce serait vraiment grave". "Cela fait des années que je pars du principe que mon portable est sur écoute. Mais en tout cas je n'aurais jamais cru que ce serait par les Etats-Unis", a-t-il déclaré.
"Les Américains sont et restent nos meilleurs amis, mais ça, ça ne va pas du tout", a-t-il poursuivi, appelant les Etats-Unis à "mettre immédiatement fin" à ces pratiques, si elles se confirmaient.
Ce nouveau rebondissement dans les activités menées par la NSA va en outre pimenter le Conseil européen réuni ce jeudi et vendredi à Bruxelles.