Le parti de Compaoré suspendu par le gouvernement intérimaire burkinabé

Le gouvernement intérimaire du Burkina Faso a annoncé la suspension, pour "activité incompatible avec la loi", du parti de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par la rue fin octobre après 27 ans de règne.

15 déc. 2014, 20:33
Le parti du président déchu burkinabé Blaise Compaoré a été suspendu par le gouvernement de transition.

Il s'agit d'une des mesures les plus fortes prises par les autorités de transition.

Le pouvoir actuel a affiché sa volonté de tourner la page des années Compaoré, et a aussi annoncé la suspension d'un autre parti et d'une grande association favorables à l'ancien régime.

"Le parti dénommé Congrès pour la démocratie et le progrès est suspendu pour activité incompatible avec la loi", a annoncé Auguste Denise Barry, le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, dans un arrêté communiqué à la presse.

Le CDP constituait le bras politique de l'ancien régime. Il a remporté toutes les élections depuis sa création en 1996, et disposait à lui seul de la majorité absolue à l'Assemblée nationale depuis les législatives de 2007.

Le ministère de l'Administration territoriale (l'équivalent du ministère de l'Intérieur) a également suspendu l'ADF/RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique), la troisième force politique du pays.

"Ces partis continuaient à se réunir. Ils menaient des activités qui pouvaient amener à des troubles plus graves", a justifié un cadre du ministère. Mais la mesure, qui ne vise qu'à "éviter des troubles", est "conservatoire", a-t-il insisté. "Ce n'est pas une dissolution."