Il s'agit d'une des mesures les plus fortes prises par les autorités de transition.
Le pouvoir actuel a affiché sa volonté de tourner la page des années Compaoré, et a aussi annoncé la suspension d'un autre parti et d'une grande association favorables à l'ancien régime.
"Le parti dénommé Congrès pour la démocratie et le progrès est suspendu pour activité incompatible avec la loi", a annoncé Auguste Denise Barry, le ministre de l'Administration territoriale et de la sécurité, dans un arrêté communiqué à la presse.
Le CDP constituait le bras politique de l'ancien régime. Il a remporté toutes les élections depuis sa création en 1996, et disposait à lui seul de la majorité absolue à l'Assemblée nationale depuis les législatives de 2007.
Le ministère de l'Administration territoriale (l'équivalent du ministère de l'Intérieur) a également suspendu l'ADF/RDA (Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique), la troisième force politique du pays.
"Ces partis continuaient à se réunir. Ils menaient des activités qui pouvaient amener à des troubles plus graves", a justifié un cadre du ministère. Mais la mesure, qui ne vise qu'à "éviter des troubles", est "conservatoire", a-t-il insisté. "Ce n'est pas une dissolution."