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Le pape veut la transparence totale contre la pédophilie

"Il n'y a aucune place dans le ministère de l'Eglise pour ceux qui abusent des mineurs" a déclaré le pape François dans un courrier jeudi, en demandant à tous les responsables de l'Eglise de ne plus occulter les scandales de pédophilie.

05 févr. 2015, 14:16
Le pape François a notamment parlé d'"Alzheimer spirituel" ou d'"exhibitionnisme mondain".

Le pape François a solennellement demandé jeudi à tous les responsables d'Eglise de ne plus jamais couvrir les scandales de pédophilie. Le niveau de prise de conscience et de mobilisation reste encore très inégal à travers le monde.

"Il n'y a aucune place dans le ministère de l'Eglise pour ceux qui abusent des mineurs", a martelé le pape dans une lettre à tous les responsables ecclésiaux, évêques comme supérieurs de communautés religieuses.

"Il ne pourra être donné priorité à aucun type de considérations, de quelque nature qu'elles soient, comme par exemple le désir d'éviter le scandale", a-t-il insisté. Ce courrier a été publié à la veille de la première réunion au complet, au Vatican, de la commission d'experts mise en place par le pape pour la protection des mineurs.

Présidée par le cardinal américain Sean O'Malley, cette commission compte sept femmes et neuf hommes. Deux de ses membres, un Britannique et une Irlandaise, sont d'anciennes victimes d'abus commis par les prêtres, et la plupart des autres sont d'éminents psychologues.

"Les familles doivent savoir que l'Eglise n'épargne aucun effort pour protéger ses enfants et qu'elles ont le droit de se tourner vers elle avec une pleine confiance, parce que c'est une maison sûre", a assuré le pape.

Critiques sur la confidentialité

Les associations d'anciennes victimes comme le réseau américain SNAP continuent pourtant de vivement critiquer les manquements du pape et du Vatican en la matière. Elles fustigent en particulier la confidentialité qui entoure les procédures internes menées contre les prêtres soupçonnés d'abus.

Jeudi, le SNAP a demandé à la nouvelle commission d'experts de ne pas se contenter de transmettre ses inquiétudes à tel ou tel évêque, mais de "livrer maintenant à la justice et aux journalistes des noms" des prêtres coupables et des supérieurs qui les couvrent.

Pas toujours appliquées

Dans son courrier, le pape François s'est montré conscient du fait que sur le terrain, les normes destinées à assurer une tolérance zéro pour les actes pédophiles ne sont pas toujours bien appliquées.

Il a ainsi ordonné aux instances locales de bien appliquer et de "réviser régulièrement" leurs procédures de lutte contre la pédophilie. Elles avaient été mises en place à la suite d'une circulaire de mai 2011, sous le pontificat de Benoît XVI.

En effet, si les conférences épiscopales des pays développés ont rapidement donné suite à la circulaire de 2011, les réponses tardent en Afrique, en Asie et en Amérique latine.

Encore beaucoup à faire

L'image de l'Eglise a fortement pâti depuis une vingtaine d'années de la révélation de milliers de cas d'enfants et d'adolescents victimes de sévices sexuels commis par des prêtres, tout particulièrement en Irlande et aux Etats-Unis entre les années 1960 et 1990.

L'an dernier, une commission de l'ONU avait jugé dans un rapport sévère qu'il restait beaucoup à faire dans la transparence sur ces crimes.

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