Le pape François attire la foule pour sa messe d'installation

Des dizaines de milliers de fidèles et des dirigeants du monde ont assisté à la messe inaugurale du pontificat de François mardi place Saint-Pierre, au Vatican.

19 mars 2013, 13:04
Plus de 130 délégations étrangères, six souverains, 31 chefs d'Etat et des centaines d'ecclésiastiques venus du monde entier seront présents.

Le pape François a lancé, devant près de 200'000 fidèles réunis pour la messe inaugurale de son pontificat, un vibrant appel en faveur de la protection de l'environnement et la défense des plus faibles. Il a également exhorté le monde à se débarrasser des "signes de la destruction et de la mort".

Le souverain pontife a appelé au "respect pour toute créature de Dieu et pour l'environnement dans lequel nous vivons. C'est le fait de garder les gens, d'avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre coeur".
 
Devant 150'000 à 200'000 fidèles, selon le Vatican, rassemblés sous un beau soleil, le pape François a qualifié son rôle d'"humble et concret". Le "vrai pouvoir" d'un pontife est "le service, il doit regarder vers le service humble, concret", a dit le pape argentin, alors que le gouvernement de l'Eglise a été très critiqué pendant le conclave.
 
Lors de son homélie à la tonalité grave et très franciscaine, le 266e pape de l'Histoire a lancé, suscitant les applaudissements de la foule: "Aujourd'hui il y a tant de traits de ciel gris! Garder la création, tout homme et toute femme, c'est ouvrir l'horizon de l'espérance, une trouée de lumière au milieu de tant de nuages".
 
Didier Burkhalter présent
 
Quelque 132 délégations étrangères étaient présentes aux premiers rangs. Parmi les 31 chefs d'Etat et de gouvernement figurait le conseiller fédéral Didier Burkhalter.
 
La cérémonie était solennelle et simple. La tenue du pape était plutôt austère: pendant la procession depuis la tombe de Saint Pierre à l'intérieur de la Basilique vers le parvis, il portait sur sa soutane blanche une chasuble beige frappée d'une fine croix noire à dorures
 
Sa tenue contrastait avec celle d'apparat de la dizaine de patriarches des églises orientales qui l'accompagnait. Afin de rappeler les origines de l'Eglise catholique, et ses composantes orientales et occidentales, l'Evangile a été chanté en grec.
 
Le pape s'est agenouillé dans la crypte devant la tombe de Saint-Pierre puis est ressorti pour la messe, précédé de ses 180 cocélébrants: cardinaux, patriarches, archevêques.
 
Tour de la place Saint-Pierre
 
Puis François a reçu le pallium et l'anneau papal, les emblèmes de son pontificat. C'est le doyen du collège cardinalice Angelo Sodano qui a remis au nouveau pontife l'insigne, choisi en argent doré et non en or par souci d'humilité.
 
Auparavant, François avait effectué un long tour de la place Saint-Pierre en jeep blanche entièrement découverte. Souriant et debout dans son véhicule, il a salué la foule qui l'acclamait avec des drapeaux de tous les pays, levant même parfois le pouce en signe de connivence ou embrassant des bébés.
 
Dès l'aube, vers 6 heures, des centaines de bénévoles étaient déjà en place pour canaliser la foule. Sirènes hurlantes, hélicoptères, le centre de Rome et les alentours du Vatican à environ un kilomètre de distance semblaient en état de siège. Plus de 3000 agents des forces de l'ordre étaient déployés.
 
Accessibilité
 
François, successeur de Benoît XVI qui a démissionné le 28 février à près de 86 ans, en raison de "l'affaiblissement de ses forces", a imprimé sa marque sur le début de son pontificat en se montrant accessible.
 
L'ex-archevêque de Buenos Aires, Jorge Bergoglio, a choisi le nom de François, à la mémoire du "Poverello" d'Assise, Saint François. Au XIIIe siècle, le fondateur de l'ordre des frères mineurs avait voulu rebâtir l'Eglise et avait oeuvré pour la paix et le respect de la nature.
 
Mais l'Eglise doit affronter toute une série de problèmes: chute des vocations religieuses, demande de réformes sur les questions de moeurs (célibat des prêtres, unions homosexuelles), opacité et intrigues dans la Curie romaine.