ISMAILIA
Delphine Minoui
Appuyée sur la rambarde du bateau, l'un des premiers à naviguer sur le nouveau Canal de Suez, Noura caresse d'un regard triomphant le long ruban d'eau qui s'étire à perte de vue. "Quel travail!", roucoule la jeune femme. Son père, un ouvrier d'Ismailia, est l'un des milliers d'Egyptiens à avoir travaillé d'arrache-pied sur ce chantier pharaonique achevé en un temps record: un an!
A l'approche du jour J, celui de l'inauguration officielle d'aujourd'hui, elle est venue fêter la nouvelle en compagnie d'autres familles triées sur le volet. Sans oublier la baguette de selfie pour immortaliser la scène. "Aujourd'hui, je me sens fière d'être égyptienne", insiste-t-elle.
"C'est un miracle!"
Après quatre ans de remous politiques postrévolutionnaires, le pays ne vit plus qu'au rythme de cette voie maritime qui garantit désormais une navigation dans les deux sens. Et qui devrait permettre de doubler, d'ici 2023, les recettes générées par...