La photo est sur tous les écrans. Michel Aoun, Nabih Berri, Saad Hariri, assis côte à côte: les immuables «trois présidents» du Liban. Ils étaient aux commandes du pays, il y a un an, lorsque a éclaté un immense mouvement de colère populaire, contre l’incurie des autorités, qui a provoqué un effondrement économique, financier et social sans précédent. Un an plus tard, ils se partagent de nouveau la présidence de la République, du Parlement et du Conseil, comme si la démission de Saad Hariri, le 29 octobre 2019, n’était qu’une méprise.
A la Chambre, 65 députés sur 118 (il y en a 128, mais huit ont démissionné et deux se sont absentés) l’ont reconduit dans ses fonctions de premier ministre, lors des consultations parlementaires qui continuent de servir de cadre formel à la légitimité institutionnelle de la «république zombie» libanaise (le qualificatif est employé par le politologue Emile Hokayem)....