Il est midi et les muezzins de Hani i Elezit crient à tue-tête. Semblables à des fusées, les minarets des deux mosquées de ce village proche de la frontière macédonienne, l’une datant de l’élégante époque ottomane, l’autre récente, clinquante et dorée, financée par l’Arabie saoudite, semblent surveiller la commune tel le périscope d’un sous-marin. Bushi habite au dernier étage d’un petit immeuble titiste aux peintures noircies par le temps, qui s’effritent sur le palier où s’empilent, dans la poussière, de vieilles chaussures en plastique.
Comme tous les djihadistes du Kosovo, Bushi porte une ...