Le Japon a juré dimanche qu'il ne céderait pas face au terrorisme, après la diffusion d'un enregistrement attribué à l'EI annonçant la décapitation d'un deuxième ressortissant japonais. "Nous en sommes outrés et condamnons cet acte avec la plus grande fermeté", a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Yoshihide Suga.
Il a jugé "hautement probable" l'authenticité de la vidéo relatant l'exécution de l'homme identifié comme étant le journaliste Kenji Goto, enlevé l'automne dernier en Syrie.
"C'est un acte de terrorisme ignoble contre lequel je suis très en colère", a renchéri le premier ministre Shinzo Abe, visiblement ému. "Le Japon est fermement résolu à prendre ses responsabilités en lien avec la communauté internationale pour combattre le terrorisme", a-t-il ajouté.
Deux victimes japonaises
"Je n'ai pas de mots pour dire la peine que la famille doit ressentir, le gouvernement a fait le maximum pour gérer cette crise, c'est très regrettable", a reconnu le premier ministre. "Kenji est parti. Je ne peux trouver de mots face à cette triste mort", a réagi devant les caméras la mère de la victime, Junko Ishido.
L'EI avait déjà annoncé il y a une semaine avoir tué un premier otage japonais, Haruna Yukawa, capturé en août en Syrie.
Réactions internationales
Les réactions ont afflué dans la nuit et la matinée de dimanche. Le président des Etats-Unis Barack Obama a condamné un "meurtre odieux". Le président français François Hollande a lui fait part de son indignation en soulignant que la France était "solidaire du Japon dans cette nouvelle épreuve".
Le premier ministre britannique David Cameron pour sa part qualifié cet acte de "méprisable" et "effroyable". La chancelière allemande Angela Merkel a quant à elle dénoncé un acte "inhumain et odieux" et a assuré le Japon de son engagement "à ses côtés pour combattre le terrorisme". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui condamné cet "assassinat barbare", "qui souligne la violence que beaucoup ont subi en Irak et en Syrie".
L'EI a revendiqué depuis la mi-août l'exécution de cinq otages occidentaux: les deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, ainsi qu'un troisième américain, l'humanitaire Peter Kassig, deux humanitaires britanniques, David Haines et Alan Henning, tous enlevés en Syrie.