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Le gouvernement japonais remanié

En chute de popularité et sous pression, le premier ministre japonais Yoshihiko Noda a largement remanié lundi son gouvernement avant des élections législatives. Il a nommé une personnalité proche de la Chine en plein conflit diplomatique avec Pékin.

01 oct. 2012, 17:24
C'est le troisième remaniement depuis l'arrivée de M. Noda à la tête du gouvernement en septembre 2011.

C'est le troisième remaniement depuis l'arrivée de M. Noda à la tête du gouvernement en septembre 2011. Avec dix nouveaux titulaires sur 18 membres, dont un nouveau grand argentier et une ancienne cheffe de la diplomatie réputée pour son franc-parler, il espère redorer son blason auprès des Nippons déjà lassés, selon les sondages, du Parti Démocrate du Japon (PDJ) après trois ans de pouvoir.

M. Noda, qui a été récemment réélu chef du PDJ (centre-gauche), veut mettre sa majorité en ordre de marche à l'approche d'un scrutin qu'il aborde en position difficile. Depuis l'annonce d'une hausse de la taxe sur la consommation, sa cote de popularité est par ailleurs en baisse.
 
Afin d'obtenir l'adoption au début août de cette loi controversée, M. Noda a en effet promis au principal mouvement d'opposition de droite, le Parti Libéral-Démocrate (PLD), qu'il convoquerait des élections législatives anticipées "dans un proche avenir". Le scrutin pourrait avoir lieu en novembre.
 
Cheffe de la diplomatie déguisée?
 
Le PLD a lui le vent en poupe depuis la récente élection à sa tête du "faucon" Shinzo Abe. Il devrait redoubler sa pression sur le premier ministre pour qu'il annonce rapidement un calendrier.
 
En plein conflit diplomatique avec Pékin autour de la souveraineté sur des îles de mer de Chine orientale, le titulaire des Affaires étrangères, Koichiro Gemba, et celui de la Défense, Satoshi Morimoto, ont conservé leur poste. Mais la nomination de Makiko Tanaka au ministère de l'Education a été perçue par la presse nippone comme un geste de bonne volonté à l'égard de Pékin.
 
Réputée pour sa sympathie à l'égard du monde chinois, elle est la fille de Kakuei Tanaka, le premier ministre japonais qui avait orchestré la normalisation des relations diplomatiques avec la Chine il y a exactement 40 ans. "Je ne l'ai pas choisie comme ministre des Affaires étrangères", a souligné M. Noda, démentant tout lien entre sa nomination et la crise sino-japonaise.
 
Mme Tanaka avait été ministre des Affaires étrangères (2001-2002) du premier ministre de droite Junichiro Koizumi, avant d'être limogée en raison d'un conflit avec la bureaucratie de son ministère. Elle n'aura cette fois aucun rôle diplomatique officiel, mais les experts voyaient dans sa nomination autre chose qu'une coïncidence.
 
Réchauffement possible
 
"Sa nomination est clairement un signal et un message à l'adresse de la Chine", a expliqué Takehiko Yamamoto, professeur de relations internationales à l'Université de Waseda. "La Chine la considère comme une personnalité très importante. En tant que ministre de l'Education, elle aura la haute main sur les échanges culturels sino-japonais et elle pourrait oeuvrer à réchauffer les relations entre les deux pays".
 
Afin de faire passer cette nomination auprès des "durs" du PDJ, M. Noda a confié un ministère de la Stratégie nationale à Seiji Maehara, réputé pour ses positions intransigeantes en politique étrangère.
 
Loi budgétaire capitale
 
Parmi les ministères régaliens, seul celui des Finances a été touché par le remaniement. Son titulaire, Jun Azumi, a abandonné ce portefeuille pour le poste de secrétaire général du PDJ, une responsabilité cruciale au sein de l'appareil.
 
Il a été remplacé par Koriki Jojima, un député peu connu du grand public qui a oeuvré en coulisse à la hausse de la taxe sur la consommation. M. Noda lui ferait confiance pour négocier l'adoption d'une loi budgétaire cruciale avec l'opposition.
 
Un texte autorisant le gouvernement à émettre des obligations, qui couvrent plus de 40% du budget de l'Etat d'avril 2012 à mars 2013, est actuellement bloqué au Sénat. Des dépenses gouvernementales ont déjà dû être différées et d'autres budgets pourraient être menacés si aucun accord n'est trouvé d'ici novembre.
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